Madagascar: Roland Ratsiraka - « De la haute corruption sur la Jirama »

Problèmes de délestage, décisions sur la loi de finances rectificative ou encore préparation des échéances électorales... Roland Ratsiraka a apporté des explications sur les débats qui prévalent dans le pays ces dernières semaines.

Hier, lors d'une conférence de presse à Tsimbazaza, le député de Toamasina 1, Roland Ratsiraka, a été très précis dans ses explications. Le problème du délestage dépasse la simple mauvaise gestion. Les employés ordinaires et les dirigeants de la Jirama ne sont, en quelque sorte, pas responsables de cette situation. « La corruption ne se trouve pas au niveau de la Jirama mais plus haut », a soutenu le numéro Un du Malagasy Tonga Saina (MTS), demandant au gouvernement la vérité sur la corruption généralisée liée à la livraison de carburant, dont la facture dépasse 50 millions de dollars par an.

80 milliards d'ariary

Des incohérences flagrantes expliquent la descente aux enfers de la société d'État. Durant ces années sombres, la population a été constamment prise pour une dupe. « Nous payons tous très cher, que ce soit la population ou les entreprises, mais certaines personnes très proches du régime touchent cet argent, comme cela a été le cas durant la transition », a-t-il poursuivi.

Il a précisé l'existence d'une affaire portée devant le Bianco qui a conduit au limogeage, en 2019, du directeur d'Analamanga. « Un homme d'affaires proche du chef de l'Etat était impliqué dans une affaire de location de 9 groupes fictifs, pour un montant de 80 milliards d'ariary », a-t-il révélé. Des chiffres à donner le vertige et qui amènent la population à broyer du noir. « Nous attendons la suite », indique-t-il.

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LFR

La décision du conseil des ministres sur la loi de finances rectificative a également suscité des réactions de la part du MTS. « Ce régime, avec les multiples échéances à venir, multiplie les décisions immatures, incohérentes et irrespectueuses des textes », a-t-il enchaîné, prenant l'exemple de la nouvelle région d'Ambatosoa. « Elle n'a pas été mûrement réfléchie, et résulte d'une décision prise précipitamment à des fins purement électorales », a-t-il souligné. Et de préciser : « il est clair qu'il n' y aura pas de LFR, ce qui n'a jamais été vu en 60 ans ».

Alors que les échéances électorales approchent, cette décision révèle, une fois encore, l'incohérence de cette décision. « Comment la CENI, qui a un déficit d'au moins 30 milliards pour organiser les élections, sera-t-elle financée ? », s'est interrogé l'ancien ministre. Roland Ratsiraka a de nouveau pointé du doigt la crédibilité de la CENI, affirmant que sa refonte est une étape obligatoire pour éviter une crise politique et sociale qui menace la fin de l'année.

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