Ile Maurice: Conférence-débat - Philippe A. Forget rappelle la « raison d'être » de l'express

60 ans et c'est parti pour encore plus de décennies. Philippe Forget a fait montre de toute sa passion et ses émotions, hier. Il a marqué les 60 bougies de «l'express», entouré de ses proches, collaborateurs, notables et amis de la presse.

Entre bien-pensants d'hier et les ambitions de la jeunesse, demain sera certainement placé sous le signe de la continuité et de l'innovation, en commençant par aujourd'hui.

Devant une salle comble, hier soir au Labourdonnais, le chairman de La Sentinelle, Philippe A. Forget, a rappelé la raison d'être de l'express qui fête cette année ses 60 ans d'existence et de présences quotidiennes, en dépit des boycotts qui ont jalonné son histoire depuis les années pré indépendance. « Depuis toujours, les ordres venaient d'en haut ! L'express a publié des carrés blancs puis des textes à l'envers lors de la censure pendant l'etat d'urgence a partir de 1971. Mais ça aussi a été interdit .

Il fallait maintenir l'illusion de la normalité. En 2016, Touria Prayag ayant été interdite au parlement pour délit d'opinion, nous avons à nouveau publié des textes à l'envers, pour montrer que nous sommes contre toute forme de censure, aujourd'hui comme hier! », a rappelé, hier soir, avec force conviction, Philippe A. Forget, qui a aussi détaillé toutes les formes de boycott imposées par divers gouvernements, qui auront couté très cher financièrement.

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Le chairman de La Sentinelle, devant un parterre d'invités de marque, dont le commissaire électoral et des membres du judiciaire et d'anciens ministres, a expliqué qu'à ses débuts en 1963, l'express a été un engagement politique, en faveur de l'indépendance. C'est, du reste, ce qui est relaté dans le livre souvenir pour marquer les 60 ans de notre journal ; livre publié en avril 2023. C'est le récit d'innovations hors-norme de la presse locale, qui n'ont pas mal bousculé les habitudes, ainsi que d'initiatives et de scoops journalistiques. C'est avant tout une aventure humaine, imprévisible et visionnaire. Une aventure racontée de l'intérieur de nos murs par Philippe A. Forget, Jean Claude de l'Estrac, Lindsay Rivière, Yvan Martial, Denis Ithier et Nad Sivaramen.

60 ans après, plus de 21 000 éditions plus tard, alors que la vie numérique et les smartphones bouleversent les manières de produire et de consommer l'information, le souvenir du moment fondateur reste d'une étonnante modernité, comme on l'a ressenti, hier au Labourdonnais. Tous les jours, l'express fait le choix de publier ou de ne pas publier - puisque tout publier relève du fantasme de ceux qui n'ont jamais été aux fourneaux.

C'est pour cela que, contrairement aux politiciens - et aux humains - qui passent, on ne peut considérer la question de l'identité d'un journal comme le nôtre comme définitivement figée. « D'ailleurs la BAI, ayant racheté 12% des actions de la Sentinelle, voulait alors pouvoir licencier des journalistes au sein de la rédaction de l'express. Le conseil d'administration a dit non. Notre indépendance journalistique n'est pas en vente et demeurera non-négociable ! Aujourd'hui comme hier ! »

Philippe Forget a rappelé quelques scandales politiques révélés par l'express, dont l'affaire Bet 365/Ravi Yerrigadoo, la démission forcée de Showkutally Soodhun, celle de la première femme présidente de la République, et tout récemment les révélations relatives aux affaires Kistnen et Franklin. «Tout cela rejoint notre raison d'être. Nous avons fait remonter les faits, pas pour des raisons partisanes, mais pour des considérations nationales d'intérêt public.

Comme notre combat pour l'indépendance, les radios libres, la Freedom of Information Act, les normes pour les pesticides etc.... » En montrant la vidéo de l'express contre le gaspillage d'eau, Philippe Forget a rappelé que l'express « n'est pas là uniquement pour critiquer et dénoncer, mais aussi pour soutenir ce qui se fait de positif (en citant plusieurs exemples) et mener, le cas échéant, des campagnes citoyennes, pour le bien commun ».

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