Les accusés Oumar Sylla « alias » Foniké Mengué, le coordinateur national du mouvement et Ibrahima Diallo, le responsable des opérations du FNDC, étaient vendredi 9 juin, pour la seconde journée consécutive à la barre, pour écouter le réquisitoire du procureur et les plaidoiries des avocats de la défense. Ils sont jugés pour des faits de participation délictueuse à un attroupement, de complicité de destruction de biens publics et privés, de complicité de coups et blessures volontaires et incendies, lors de la manifestation du 28 juillet dernier.
Au deuxième jour dans le procès des responsables du FNDC, le Front anti-nouvelle Constitution et 3è mandat pour Alpha Condé, le procureur Babadi Camara demande dans son réquisitoire une peine avec sursis assortie d'une amende.
« Pour l'action publique, monsieur le président vous les condamnerez chacun à deux ans prison assortis de sursis et au paiement chacun de 20 millions de francs guinéens d'amende ».
Un réquisitoire qui a fait monter la tension dans la salle, notamment sur le banc des avocats de la défense.
« Tout le processus engagé contre monsieur Foniké Mengué, monsieur Ibrahima Diallo et monsieur Saïkou Yaya Barry n'est qu'un acharnement judiciaire pour les faire taire tout simplement parce qu'ils ont des convictions qui ne sont pas en adéquation avec un système politique qu'on a mis en place dans notre pays ! », lance ulcérée Me Halimatou Camara.
Selon Me Halimatou Camara, les responsables du FNDC ne font que dénoncer et s'opposer aux abus des différents pouvoirs en place depuis 2019. « En réalité, le combat qu'ils menaient en 2019, c'est le même combat qu'ils mènent aujourd'hui. Ça veut dire que on a en place le même système politique qui veut s'acharner contre l'état de droit dans notre pays, et ça c'est pas acceptable. On ne se taira pas sur les abus de l'État ! ».
Les avocats des parties civiles, en complicité avec le ministère public, n'ont pas répliqué aux accusations de la défense.
« C'est vrai, c'était un droit pour nous de répondre, reconnaît Me Bernard Saa Millimouno, mais plutôt que de démontrer le mal fondé de nos prétentions, nous avons eu droit à une tribune politique plutôt qu'à une démonstration d'ordre pénal, c'est pour quoi nous n'avons jugé utile de répondre ».
Après cette journée marathon, le juge a mis le verdict en délibéré pour être rendu mardi 13 juin prochain.