En Guinée Bissau, l'opposition a remporté les élections législatives du dimanche 4 juin. On s'achemine donc vers une cohabitation, dans laquelle le PAIGC aura le poste de Premier ministre.
En Guinée Bissau, la coalition PAI-Terra Ranka, portée par le PAIGC, a raflé 54 sièges, tandis que le parti du président, le MADEM-G15, doit se contenter de 29 députés.
Comment expliquer cette victoire du parti historique ? Pour Humberto Monteiro, journaliste et analyste, ce vote marque une sanction des citoyens contre les dernières actions menées par le régime du président Umaro Sissoco Embalo. Le Parlement avait été dissout en mai 2022, à l'initiative du président, suite à une crise politique profonde.
« Le peuple guinéen se solidarise toujours avec les victimes. Le pouvoir a transformé Domingos Simões Pereira [ex-Premier ministre et président du PAIGC, NDLR] en victime, surtout avec la question de l'interdiction de l'entrée du matériel de campagne et les autres situations d'interdiction de voyager. Les gens se sont solidarisés avec les victimes du pouvoir.
L'autre élément, c'est que le PAIGC est un parti de soixante et quelques années, avec des racines profondes dans tout le pays, donc ils ont commencé à travailler tôt. Et puis (il y a) la question de la campagne des noix de cajou, et les promesses qu'ils ont faites et qu'ils n'ont pas tenues. Ici, à Bissau, même à présent, il y a des gens qui échangent un sac de riz contre deux de noix de cajou, donc c'est un préjudice net pour les producteurs et ça se reflète sur les résultats. »