Au Burkina Faso, le journal L'Événement parle d'une « première victoire ». Ses locaux avaient été mis sous scellés la semaine dernière, le 2 juin, en raison d'arriérés d'impôts. Ils ont finalement été levés vendredi, suite à un appel à contribution lancé par la société des éditeurs de la presse privée, la SEP.
L'Événement évoque un « formidable élan » de solidarité qui a permis au journal d'investigation de régler un acompte et d'établir un échéancier pour éponger ses dettes auprès des impôts. La SEP dénonçait une « instrumentalisation du fisc et des services publics pour faire taire les voix discordantes ».
Pour son président, Inoussa Ouédraogo joint par Magali Lagrange, de la rédaction Afrique, c'est une nouvelle qui réjouit tous les défenseurs de la liberté d'expression, mais il faut rester vigilant. « Ça nous réjouit certainement que le journal soit rouvert, mais en ce qui concerne le combat pour plus de liberté, nous continuons toujours à sensibiliser les différents acteurs. Le plus important, ce sont les leçons à tirer. Les médias en ont tiré certainement, et j'imagine que les services des impôts aussi afin donc qu'on travaille ensemble pour que de telles situations soient évitées à l'avenir.
Il y a quelques années, nous avons entrepris des discussions avec nos autorités pour parvenir à des réformes au niveau des impôts pour aboutir à une fiscalité adaptée aux entreprises de presse. Pour nous, c'est vraiment une opportunité de continuer à parler à nos autorités, mais de continuer également à rester en veille, à rester vigilant, parce que la liberté de la presse, la liberté d'expression n'a pas de prix. »