Sénégal: Umaru Sissoco Embalo sur les tensions socio-politiques - « Les Sénégalais vont finir par s'entendre »

11 Juin 2023

Le président bissau-guinéen et président en exercice de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest, Umaru Cissokho Emballo, réagissant à la crise socio-politique qui prévaut au Sénégal, a estimé vendredi que la Cedeao, après avoir vivement condamné les violences, « suit avec beaucoup d'intérêt » l'évolution de la situation.

Convaincu qu' « il n'y a pas d'ennemis permanents en politique », il dit attendre des gestes d'apaisement de la part de la classe politique au Sénégal qui, selon lui, est « un pays modèle de la sous-région et de l'Afrique ».

La Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) continuer de suivre cette situation de très près l'évolution de la situation au Sénégal, éminent Etat membre fondateur, suite aux violentes manifestations qui ont secoué le pays après la condamnation de l'opposant, Ousmane Sonko, à 2 ans de prison ferme, le 1er juin 2023, dans l'affaire dite « Sweet Beauté ».

Après les avoir vigoureusement condamnés il y a une semaine, le chef d'Etat bissau-guinéen et président en exercice de l'organisation communautaire régionale, Umaru Cissokho Emballo, contacté vendredi par Rfi, a affirmé suivre avec beaucoup d'intérêt la situation au Sénégal.

« On suit avec beaucoup d'intérêt. Moi, personnellement, je suis avec beaucoup d'intérêt la situation au Sénégal », a-t-il déclaré. Tout en précisant qu'il « ne peux pas me mêler des affaires intérieures au Sénégal », il est convaincu qu' « il n'y a pas d'ennemis permanents en politique ».

Par conséquent, il dit attendre des gestes d'apaisement de la part de la classe politique au Sénégal qui, selon lui, est « est un pays modèle de la sous-région et de l'Afrique ». Considérant que ces manifestations ne sont â une première au Sénégal, il estime que cela ne doit pas pousser « les gens et les médias à commencer à juger inquiétante la présente situation.

« Non, il n'y a pas d'inquiétude au Sénégal. Les Sénégalais, c'est l'une des armées les plus républicaines, donc il n'y a pas ce risque. Ils vont finir par s'entendre et c'est la justice qui va prévaloir », a t -il fait savoir.

Il a aussi réitéré ses liens particuliers avec le président sénégalais. « Avec Macky, nous sommes de même mère, de père différent. C'est pour cela que je suis bissau-guinéen et lui, son papa est sénégalais. Mais nous sommes de même mère, c'est mon grand frère », dira t-il.

Sur la question du troisième mandat agitée par l'opposition sénégalaise qui a sollicité l'implication de l'organisation communautaire régionale, la Cedeao, quoique préoccupée par la situation, n'a pas envisagé d'envoyer une délégation pour discuter avec le président Macky Sall. « Non, non... les forces vives, les partis d'opposition (l') avaient demandé.

La Cedeao, ce n'est pas un gendarme, c'est la communauté sous-régionale, et moi, je ne suis que le représentant de tous les chefs d'État. Donc la Commission, quand elle a vu qu'il y a de l'excès, personne n'a le droit de mettre le feu. La manifestation, c'est un droit, mais pour aller casser, c'est inacceptable, surtout dans un pays de référence comme le Sénégal », a-t-il soutenu.

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