En Tunisie, c'est un ballet diplomatique avec, dans le rôle de la négociatrice en chef, Giorgia Meloni, la présidente du Conseil italien. Alors que le président Kaïs Saïed répète depuis des semaines qu'il ne se pliera pas à ce qu'il appelle les « diktats » de l'étranger, ce sont pas moins de trois dirigeants européens qui sont allés à sa rencontre ce dimanche. En plus de l'Italienne Meloni, l'Allemande Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne et le Premier ministre hollandais Mark Rutte ont aussi fait le déplacement.
Cinq jours après sa première visite, Giorgia Meloni est de retour en Tunisie. Elle qui, a l'oreille du président Kaïs Saïed, tente de mettre à profit son influence pour faire avancer les dossiers qui tiennent à coeur à l'Union européenne.
Au menu des discussions, l'économie tunisienne. Alors que le pays vit au rythme des pénuries alimentaires et de carburants et alors que l'agence Fitch vient d'abaisser la note souveraine du pays, les Européens se ruent au chevet de ce pays qui ne parvient pas à trouver un accord avec le FMI pour le décaissement d'une nouvelle salve de prêts de 1,9 milliard de dollars.
Afin de hâter un accord, les Européens promettent de soutenir leur partenaire. Si la Tunisie trouve un terrain d'entente avec le FMI, les Européens sont prêts à prêter 900 millions d'euros supplémentaires à la Tunisie. Une aide budgétaire de 150 millions a également été évoquée.
Donnant-donnant, l'Union européenne va aussi continuer d'équiper et financer la Tunisie pour que celle-ci renforce ses capacités à lutter contre l'immigration illégale en partance de ses côtes, les Européens voyant d'un très mauvais oeil les chiffres qui explosent au départ de la Tunisie.
Aucune mention n'a été faite d'une évocation du dossier des libertés publiques en Tunisie. Les dirigeants européens s'étant, par ailleurs, exprimé à l'abri des micros des journalistes.