Un Conseil national du syndicat des enseignants-chercheurs et des chercheurs-enseignants de l'enseignement supérieur (Seces) s'est tenu les 8 et 9 juin. Il a tiré la sonnette d'alarme sur la dégradation de l'enseignement supérieur.
Les enseignants chercheurs et chercheurs enseignants décident d'agir pour l'avenir de l'enseignement supérieur. Ils lancent un ultimatum à l'État. « Nous donnons aux hauts responsables et aux institutions concernées, jusqu'à la fin de ce mois de juin, pour donner des réponses explicites sur les projets de décret, le projet de loi sur l'autonomie universitaire et sur la communication verbale conjointe du calendrier de paiement des reliquats sur les trois décrets.
Ce temps écoulé, nous allons solliciter le chef d'État, de remplacer, sans condition, toutes personnes qui bloquent le développement de l'enseignement supérieur », déclare le syndicat des enseignants- chercheurs et chercheurs-enseignants de l'enseignement supérieur (Seces). C'était, hier, à la salle de thèse de l'université d'Antananarivo, à l'issue du Conseil national du Seces.
Le Seces blâme le chef du gouvernement, Christian Ntsay, de ne pas avoir présenté au Conseil du gouvernement, les cinq projets de décrets sur l'allocation de recherches et d'investigation, sur le reclassement, sur le maintien en activité, sur le recrutement et sur l'éméritat. Il revendique au ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, et au ministère de l'Économie et des Finances, la communication verbale conjointe du calendrier de paiement des arriérés. Il réclame, en outre, à la Haute cour constitutionnelle (HCC) de prendre une décision sur le projet de loi sur l'autonomie universitaire.
En ruine
Ils soutiennent que les universités et les Centres de recherche supérieurs font face à de sérieux et de multiples problèmes. « L'enseignement est suspendu, progressivement, au niveau de plusieurs établissements, suite à la décision des vacataires, d'interrompre leurs activités. », enchaîne-t-il. Ces enseignants en charge des 70% des activités pédagogiques n'ont pas perçu de vacations depuis l'année universitaire 2018-2019.
Les enseignants-chercheurs titulaires n'ont reçu que 50% de leurs indemnités d'heures complémentaires. La plupart des infrastructures sont en ruine. Les travaux de réhabilitations sont rares. Le montant des subventions des universités et des centres de recherche est faible. Leur versement est, souvent, en retard. Les propriétés des universités sont occupées illicitement. L'État ne réagit pas.
Le personnel administratif et technique en retraite ne bénéficie pas d'indemnité d'installation, d'autres ne jouissent pas de leurs pensions. Pour tout cela, le Seces réclame le paiement des salaires des vacataires, des heures complémentaires des enseignants titulaires, des indemnités de recherche et d'investigation des chercheurs retraités, depuis l'année universitaire 2018-2019, avant la fête de l'Indépendance. « Si l'État ne réagit pas, les universités et les centres de recherche vont fermer.
Nous le tiendrons pour responsable, si nous arrivons à ce stade », avertit-il. Pour les enseignants, l'enseignement supérieur n'est pas une priorité pour les dirigeants actuels. Ils affirment que des hauts responsables font exprès pour détruire l'enseignement supérieur et la recherche scientifique. Le ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique affirme, cependant, que les procédures de paiement sont déjà en cours.