Madagascar: L'absence de loi de finances rectificative interroge sur le budget de la présidentielle

L'absence de loi de finances rectificative annoncée par le Conseil des ministres interroge quant au complément de financement pour l'organisation de l'élection présidentielle. En février, lors de l'annonce de la proposition de date pour ce scrutin, la Céni estimait qu'il lui fallait plus de 140 milliards d'ariary, soit environ 30 millions d'euros pour organiser l'élection présidentielle prévue à la fin de l'année. La loi de finances initiale accorde moins du tiers, soit 45 milliards d'ariary.

« Le gouvernement ne s'oppose pas à un rallongement du budget, mais il y a une baisse par rapport au budget de 140 milliards d'ariary confectionnée initialement par la Céni ». C'est ce qu'indique le rapporteur de cette institution chargée d'organiser l'élection présidentielle, Soava Andriamarotafika, qui précise que les discussions sont encore en cours et que le montant précis de ce budget revu à la baisse ne peut être dévoilé. '«Il y aura aussi des aides en nature. Nous savons déjà que pour l'acheminement du matériel de vote, ce sera l'hélicoptère de l'armée malagasy qui le fera», poursuit-il.

«Les inquiétudes sont là» pour plusieurs organisations de la société civile, fait savoir Hony Radert du Collectif des citoyens et des organisations citoyennes. « Nous avions réclamé la rectification de la loi de finances pour donner un budget suffisant à la Céni. » En l'absence de rectification, « on se demande où le gouvernement va tirer 100 milliards d'ariary pour financer les élections? (...) Il en va de la crédibilité du budget », précise-t-elle. Le Premier Ministre Christian Ntsay évoque la possibilité d'effectuer des mouvements de crédit en cas de besoins spécifiques.

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« Il y a des limitations à ces mouvements de crédit entre les ministères ou des institutions », fait remarquer Hony Radert.

Le gouvernement compte aussi sur l'appui financier et matériel de la communauté internationale. Le soutien de l'Union Européenne, lui, devrait être moins important que lors des précédentes élections.« Nous ne sommes pas opposés à contribuer, et ce sera marginal par rapport à ce qu'on a pu voir, par exemple, en 2018 où il y a eu une mobilisation très forte financière de la communauté internationale », avait affirmé le mois dernier Isabelle Delattre Burger, l'ambassadrice de l'Union européenne à Madagascar.

À l'issue de sa rencontre avec Emmanuel Macron vendredi, à Paris, le président malgache Andry Rajoelina a indiqué que « le président Macron a exprimé la contribution de la France au fond commun de financement et enverra des observateurs en ce sens. »

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