Cote d'Ivoire: Opération ramassage des déchets plastiques sur la plage à Port-Bouët

Les activités de sensibilisation à la pollution plastique se poursuivent en Côte d'Ivoire, avec une opération de ramassage des déchets plastiques, ce samedi sur la plage du Lido à Abidjan, qui a rassemblé ONGs, bénévoles et chercheurs ivoiriens

« Le matin, nous sommes venus. Nous avons fait l'action du tri sélectif. Nous avons trié plusieurs sortes de déchets ». Comme Aminata, 12 ans, ils sont une centaine de bénévoles à s'être rendus très tôt ce samedi matin à Port-Bouët, au sud de la capitale, pour ramasser à la main les déchets plastiques. Sans être découragés ni par la pluie, qui n'a pas cessé de tomber, ni par la quantité astronomique de pollution sur toute la longueur de la plage.

« Cinq groupes ont été constitués, détaille Cheick Ladji Traore, président de l'ONG 350 Côte d'Ivoire qui pilotait l'opération. Un [chargé] du plastique, un de mousse, un de bois, un de chaussures et un d'emballages. À la fois, on a la Journée mondiale de l'Environnement le 5 juin, et la Journée mondiale des Océans le 8 juin. Nous avons décidé de célébrer à notre manière ! »

« C'est difficile de convaincre, mais on peut susciter, résume Marie-Josée Houenou, une partenaire de l'ONG. Les gens viennent pour participer à une activité sur la plage, ça a son côté festif... » Spécialiste en droit de l'environnement et changement climatique, elle accompagne les villes et les gouvernements pour la définition de stratégies et de lois. « C'est un élan citoyen, ça permet de susciter certains réflexes chez les industriels, chez les consommateurs... C'est comme ça, je pense, qu'on arrivera à créer du changement. »

Plusieurs chercheurs, partenaires de l'ONG sur l'événement, étaient présents pour alerter sur les dangers de la pollution plastique. « Avec toute notre bonne volonté, nous ne pouvons pas ramasser tous les déchets que j'ai vu sur cette plage ce matin, regrette Rachel Koumi, chercheur au Centre océanographique d'Abidjan. Il faudrait qu'on change de posture vis-à-vis du plastique. Nous, populations, et également les industriels. Parce que le problème du plastique, c'est même pas le macro-déchet. C'est le macro-déchet dans l'environnement qui, en se décomposant, va se transformer en micro-plastique, en nano-plastique, va se retrouver dans nos aliments, va contaminer le poisson, va menacer la biodiversité et va nous rendre malades. »

Plusieurs institutions de recherches ivoiriennes se sont regroupées au sein du projet « Plastiques d'Abidjan : Devenirs et impacts » (PADI), pour étudier les plastiques dans les milieux lagunaires et littoraux ivoiriens, mais aussi mener de front des activités de plaidoyer, et de sensibilisation comme celle-ci. Car Abidjan produit à elle seule plus de 280 tonnes de déchets plastiques par jour, et moins de 10% d'entre eux sont collectés en vue d'être recyclés.

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