La Roumanie a annoncé samedi 10 juin le rappel de son ambassadeur au Kenya, condamnant des propos racistes récemment tenus à Nairobi, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
Il aura fallu plus d'un mois pour que Dragos Viorel Tigau soit rappelé à Bucarest. Informé « seulement ces derniers jours » de sa sortie de route - tout au moins l'affirme-t-il -, le ministère des Affaires étrangères roumain s'est résolu à rapatrier en urgence son ambassadeur, en poste dans la capitale kényane depuis deux ans.
Les faits qui lui sont reprochés remontent pourtant au 26 avril. Quand, en pleine réunion avec des diplomates d'Europe de l'Est dans l'enceinte de l'ONU à Nairobi, le représentant roumain, apercevant un singe à la fenêtre, lance : « le groupe africain nous a rejoints ».
Une remarque qui a logiquement suscité l'indignation, notamment de la part des délégations africaines, courrier à l'appui. Le ministère des Affaires étrangères kényan, ainsi que le bureau des Nations unies à Nairobi ont par ailleurs été sollicités, le diplomate ayant dans un premier temps refusé de présenter des excuses.
Les délégations africaines n'ont pas non plus apprécié la lenteur avec laquelle l'affaire a été traitée.
Sur Twitter, le Kényan Macharia Kamau, ancien numéro 2 du ministère des Affaires étrangères, dénonce « une véritable honte d'avoir tenté de dissimuler une telle ignominie, intolérable et inacceptable au XXI e siècle ».
Bucarest fait désormais profil bas, même si ce n'est pas la première fois que des diplomates roumains sont pointés du doigt pour de tels débordements, que ce soit à l'égard de personnes de couleurs, mais aussi à l'égard de personnes homosexuelles et de confession juive.