Un calme précaire règne au Sénégal. Après les violentes manifestations, notamment à Dakar et à Ziguinchor, consécutives à la condamnation de l'opposant Ousmane Sonko pour « corruption de la jeunesse », la tension a baissé. La plateforme des Forces vives F24 a annulé sa marche prévue hier, samedi, au Sénégal. Mais la diaspora sénégalaise s'est tout de même mobilisée, comme à Paris. Exemple à Paris où Sidy Yansané a suivi le cortège de la manifestation.
Plusieurs centaines de personnes ont défilé aux couleurs du drapeau vert, jaune et rouge étoilé, entre place de la Nation et celle de la République. Beaucoup scandant des slogans hostiles au président Macky Sall.
« Notre dictateur Macky Sall, on veut qu'il dégage complètement de la course à la présidentielle de 2024. », lance un homme. « Quand le Sénégal t'as donné tout, t'as eu tout en politique, président de la République, il y a des choses que tu dois dépasser... Il doit prendre de la hauteur et laisser les gens choisir leur président », tempère un autre, au micro de Sidy Yansané de la rédaction Afrique de RFI.
Et beaucoup de soutiens de l'opposant Ousmane Sonko comme cette femme qui assure : « Sonko, il représente un vrai espoir pour cette jeunesse africaine qui demande enfin à être émancipée, à sortir enfin de tous les méandres du néocolonialisme. Le problème des présidents africains, c'est qu'ils ne savent pas partir. Et aujourd'hui, on est en 2023, nos générations, on n'est pas nos parents, et ce qu'ils ont accepté, on ne l'acceptera pas. »
C'est le Pastef, la formation politique de l'opposant, qui a lancé l'appel à la mobilisation. La première exigence de son coordonnateur en France, Alioune Sall, c'est faire la lumière sur la mort des manifestants au Sénégal, une trentaine selon lui. « Déjà, qu'on puisse ouvrir une enquête indépendante, sauf qu'on n'y croit pas trop. Je rappelle qu'en 2021, il y a 14 jeunes Sénégalais qui ont été tués dans les mêmes conditions, deux ans et demie après, il n'y a aucune enquête diligentée. »Au Sénégal, les affrontements entre les forces de l'ordre et manifestants ont provoqué la mort de 16 personnes selon les autorités et d'au moins 23 d'après Amnesty International.
Les manifestants dénonçaient également la censure des médias dans leur pays, après la suspension par le gouvernement des programmes du groupe de presse sénégalais WalFadjri dont la chaîne a été interdite pendant un mois.