Afrique: ZLECAf - La zone de libre-échange africaine stimulera la croissance durable, selon le chef de l'ONU

La croissance vigoureuse que de nombreux pays africains ont connue avant la COVID-19 a été gâchée par la pandémie, a déclaré mercredi le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, soulignant la nécessité d'intensifier les efforts en vue de la création d'un marché commercial unique sur le continent.

M. Guterres s'exprimait le dernier jour du Cycle de conférences annuel sur l'Afrique à New York, où l'accent a été mis cette année sur l'accélération de la mise en oeuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) - qui devrait être la plus grande au monde.

Exploiter le potentiel

Selon lui, la pandémie a entraîné une hausse des prix des denrées alimentaires et de l'énergie, aggravée par l'invasion de l'Ukraine par la Russie, ce qui a exacerbé la pauvreté, les inégalités et l'insécurité alimentaire.

Les gouvernements ont également été confrontés à la hausse des taux d'intérêt, augmentant le potentiel d'endettement, tandis que le changement climatique a créé des inondations et des sécheresses meurtrières, contribuant au risque de famine.

"Guidés par l'Agenda 2030 pour le développement durable et l'Agenda 2063 de l'Union africaine, nous devons redoubler d'efforts et exploiter tout le potentiel du commerce et de l'industrialisation pour faire progresser une croissance durable et inclusive", a déclaré le chef de l'ONU aux participants.

Des millions de personnes pourraient échapper à la pauvreté

Selon lui, la ZLECAf devrait être un moteur de cette croissance.

"Sa mise en oeuvre complète pourrait générer des gains de revenus allant jusqu'à 9 % d'ici 2035, selon les dernières estimations. Cela permettrait à 50 millions de personnes de sortir de l'extrême pauvreté et de réduire les inégalités de revenus", a-t-il ajouté.

Le Secrétaire général a souligné que la concrétisation de la promesse de la ZLECAf nécessite des actions dans quatre domaines essentiels, à commencer par la stimulation de l'accès aux ressources financières et à l'investissement.

"Nous avons besoin d'une réforme fondamentale du système financier mondial afin que l'Afrique soit représentée au plus haut niveau", a-t-il déclaré.

Les obstacles qui freinent le commerce intra-africain et les capacités de production doivent également être éliminés, notamment par la suppression des droits de douane, la mise en place de chaînes d'approvisionnement "made in Africa" et l'harmonisation des réglementations qui permettraient les investissements.

Tirer parti de la technologie

Son troisième point porte sur l'énergie et les infrastructures numériques, qui sont essentielles pour que les pays africains puissent renforcer leurs capacités de production et exploiter pleinement le potentiel de l'innovation et de l'esprit d'entreprise.

"Nous devons stimuler l'industrialisation de l'Afrique et tirer parti de la technologie pour dépasser les infrastructures obsolètes et nous diriger tout droit vers la quatrième révolution industrielle", a déclaré M. Guterres.

Le continent est également doté de ressources qui pourraient en faire un leader dans le domaine des énergies propres, a-t-il ajouté, et le secteur pourrait générer plus de six millions d'emplois d'ici le milieu du siècle. Pourtant, l'Afrique n'a reçu que 2 % des investissements mondiaux dans les énergies renouvelables au cours de la dernière décennie.

Investir dans le capital humain

Enfin, il a insisté sur l'investissement dans le "capital humain", la population dynamique, jeune et innovante de l'Afrique représentant à la fois une main-d'oeuvre dynamique et un marché gigantesque.

"La création d'emplois décents, en particulier pour les femmes, et la promotion de l'éducation, de la formation et de l'apprentissage tout au long de la vie sont les meilleurs moyens de s'assurer que les Africains contribuent pleinement à la révolution numérique et à la croissance durable du continent", a-t-il déclaré.

Dialogue annuel

La série de dialogues africains réunit des responsables politiques et des décideurs, des experts, des universitaires, des représentants de la société civile, des jeunes et d'autres parties prenantes afin d'examiner les défis et les opportunités qui ont un impact sur le continent.

Il est organisé par le Bureau du conseiller spécial des Nations Unies pour l'Afrique (OSAA) et ses partenaires.

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