Ile Maurice: Les pharmacies en mal de médicaments

Toux, grippe et infections respiratoires sont le lot quotidien de nombreux Mauriciens en cette saison froide. La machinerie pharmaceutique est elle aussi grippée puisque plusieurs médicaments sont en rupture de stock.

La saison hivernale, qui s'étend de mai à octobre, est caractérisée par un climat sec et froid qui favorise la propagation des virus. Du 29 mai au 4 juin, 5 857 cas d'infections respiratoires aiguës ont été enregistrés, soit une augmentation par rapport aux 5 280 cas enregistrés la semaine précédente. Un médecin en santé publique confirme cette hausse de cas et en explique les raisons.

Avec la baisse des températures, qui crée un climat propice à la transmission de virus tels que la grippe, le Covid-19, le virus syncytial respiratoire, l'adénovirus et le rhinovirus qui circulent actuellement, le nombre de cas continuera d'augmenter. Le Dr Fazil Khodabocus explique que la grippe s'accompagne de fièvre, de maux de gorge, de toux sèche, de courbatures et d'écoulements nasaux.

La toux peut parfois durer jusqu'à deux semaines. Il souligne également l'importance de ne pas sous-estimer la grippe et recommande de consulter un médecin pour obtenir le traitement approprié. Le repos est essentiel pendant quatre à cinq jours, jusqu'à ce que la personne se rétablisse. Le vaccin contre la grippe, disponible dans les cinq hôpitaux régionaux, offre une protection contre les virus de la grippe AH1N1, AH3N2 et B pendant presque un an.

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En raison de cette hausse des cas de grippe, certains choisissent l'automédication au lieu de consulter un médecin. De plus, les pharmaciens font face à une pénurie d'une cinquantaine de médicaments, tels que le Doliprane en sirop, le Panadol en sirop, le Fervex en sachets, le Doliprane suppositoire 1g et le Maxilase en sirop, qui sont très demandés.

Bien qu'il existe des alternatives à ces médicaments, cette pénurie pose toujours des problèmes. Par exemple, le Fervex, largement utilisé, est en rupture de stock. La plupart des médicaments ont des alternatives, mais certains sont coûteux, tandis que d'autres peuvent être moins chers. Beechams est une alternative à ce médicament. Le problème est que les patients sont habitués à une marque spécifique, mais lorsqu'ils sont malades, ils n'ont pas le choix, explique Arshad Saroar, pharmacien.

En plus de ces médicaments, d'autres produits pharmaceutiques tels que le Carbimazole pour la thyroïde, le Madopar pour la maladie de Parkinson, les pilules contraceptives, les ampoules comme le Sargenor et certains antibiotiques pour enfants sont également en rupture de stock. Cette pénurie affecte non seulement les patients, mais aussi les pharmaciens, dont les ventes ont diminué. Il est important de rappeler que la mise en oeuvre du système de régression des marges des pharmaciens a été reportée après avoir été menacée.

«Sur le marché international, le même problème persiste. Lorsque nous passons une commande, nous ne recevons pas de grandes quantités. Le problème provient toujours de l'extérieur. Les fournisseurs demandent d'attendre la livraison. Cependant, cela ne signifie pas que lorsque ces médicaments seront à nouveau disponibles sur le marché, les prix seront plus bas. Les prix continuent d'augmenter», avertit Wilfrid René, grossiste et pharmacien. En France, pays producteur de médicaments, ainsi que dans d'autres pays européens, des ruptures de stock sont également observées. Selon la presse internationale, certains parents ont dû se rendre de Paris à Bruxelles pour obtenir de l'Amoxicilline. Les laboratoires mettent en cause une politique de prix insuffisants face aux coûts élevés de production.

Cependant, les plus grands producteurs de médicaments tels que la Chine et l'Inde fournissent 80 % des médicaments en Europe. Ces deux pays fournissent également les ingrédients pharmaceutiques actifs nécessaires à la production de médicaments. Il y a quelques mois, la Chine a réquisitionné la production de certains laboratoires pour renflouer ses stocks, tandis que l'Inde vient d'interdire 14 combinaisons de médicaments contre la toux et le rhume en raison du manque de justification thérapeutique ou des risques pour la consommation. Il semble que ce problème ne soit pas près d'être résolu, d'autant plus que Maurice représente un petit marché pour leurs exportations.

En plus du manque de certains médicaments, certains patients se plaignent du refus des pharmaciens de vendre au détail, par exemple, un ou deux comprimés de paracétamol. Selon un pharmacien, cela est fait dans l'intérêt de la sécurité du patient. «Il est nécessaire que la date d'expiration, le numéro de lot et le nom du médicament soient visibles sur la plaquette, pour que le patient lui-même puisse les consulter en cas de problème. Il s'agit donc d'une question de sécurité, et non d'argent», précise-t-il.

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