Dans un contexte particulièrement marqué par une incidence de pauvreté ambiante élevée, nombreux chocs et conflits sécuritaires s'ajoutent aux catastrophes climatiques dévastatrices et aux épidémies mortelles et récurrentes. En marge de cela, la Fédération Internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant Rouge a tenu, ce vendredi 9 juin, à l'Hôtel Pullman, une table ronde autour de la «Résilience des communautés face à la sécurité alimentaire et les moyens d'existence», qui a mis en exergue des facteurs de régression de la situation alimentaire en RDC.
Cette situation a été illustrée par la présentation des résultats des études réalisées entre décembre 2022 et février 2023, au Nord-Kivu, au Tanganyika et dans le Grand Kasaï, visant à contribuer à la création et renforcement durable des conditions d'une vie sûre, saine, digne de la population, partant la mettre à l'abri de la faim et de la pauvreté.
D'après ces statistiques, environ 26.4 millions de personnes sont dans le besoin d'assistance humanitaire, soit un congolais sur quatre est en situation d'insécurité alimentaire aigue, malgré l'impressionnant potentiel agricole du pays.
S'adressant à tous les acteurs qui ont été conviés à cette rencontre, le Délégué en charge de la sécurité alimentaire et les moyens d'existence IFCR, Aboudlaye Imalan Boukary, a démontré que le montant de 9 milliards USD qui a été mis à la disposition des partenaires pour mener cette enquête est conséquent aux réalités du pays.
Il a justifié l'intérêt de l'IFCR t de la Croix-Rouge RDC à poursuivre cette analyse approfondie, qui résulte de l'observation d'une augmentation progressive du nombre de personnes souffrant de la faim et de détérioration, ce qui inquiète malgré les réponses et les stratégies en cours.
Et qu'au travers d'une consultance externe, l'IFCR a souhaité poser un regard neutre et indépendant pour apprécier de manière factuelle la situation d'insécurité alimentaire et nutritionnelle en RDC, appuyés sur la revue de données secondaires et primaires.
La barre au rouge
Après plusieurs semaines de collecte de données, ces aboutissements révèlent des besoins humanitaires de plus en plus croissants dans tous les contextes, car sur terrain, la grande majorité d'acteurs, rencontrés lors des Focus Group de Discussion et pendant des entretiens, expriment un sentiment d'impuissance suite à l'ampleur des besoins des populations tant sur le plan alimentaire que non alimentaire.
Il y a lieur d'ajouter à cette énumération, une répartition géographique des GAP déséquilibrée, exacerbée par la concentration de l'aide d'urgence dans la partie Est du pays. Mais aussi de l'insécurité alimentaire, qui conduit à des problèmes de protection et une insuffisance de coordination des actions de développement.
Recommandations
Ces efforts seraient inachevés si les différents partenaires se seraient arrêtés à des constats. Au terme de cette présentation, il a été demandé aux parties prenantes de fournir davantage d'efforts pour l'ensemble du pays selon chaque réalité via une meilleure coordination afin de lutter efficacement et durablement contre la faim.
Suivi du renforcement de l'opérationnalisation de l'approche multisectorielle intégrée incluant des activités de rétablissement et de résilience. Ainsi que du plaidoyer en faveur de la sécurité alimentaire en tant que problème de protection causant des VBG pour les femmes et les jeunes.
M. Gaston Nyimu, Vice-Président National de la Croix-Rouge/RDC, a reconnu une insuffisance de moyens de mise en oeuvre par rapport à la sécurité alimentaire dans ces provinces et a saisi cette occasion pour avancer qu'il y a des moyens qui seront exécutés dans le cadre du plan opérationnel de mise en oeuvre, ce qui devra être fait.