Au moins huit personnes ont été tuées dans une nouvelle attaque attribuée aux rebelles des ADF la nuit du dimanche 11 juin à Kasindi, à 80 kilomètres de la ville de Beni (Nord-Kivu), à la frontière avec l'Ouganda.

La nouvelle société civile congolaise dans le groupement de Basongora à Kasindi, fait savoir que c'est aux environs de 20 heures que les présumés ADF ont fait incursion dans le quartier Congo ya Sika de Kasindi avant de s'attaquer aux civils.

Hormis les huit civils tués, d'autres personnes manquent à l'appel. Des maisons et engins roulants ont également été incendiés par ces rebelles. Le bilan risque de s'alourdir car des recherches sont en cours en vue de retrouver les disparus, déclare le président de la société civile du groupement de Basongora, Denis Kalenga :

« Il y a déjà huit corps qui ont été découverts, on est encore dans la fouille pour chercher à découvrir d'autres. Il y a aussi des disparus, des maisons incendiées, et un véhicule d'un somalien touché par balle. Jusque-là il n'y a aucune nouvelle, ni l'armée ni la police, ni les autorités, personne ne s'est prononcé, ils ne disent rien, on ne sait pas comment ils gèrent cette situation ».

Denis Kalenga déplore toutefois que les multiples demandes pour renfoncer les effectifs de l'armée dans la région de Kasindi n'ont jamais reçu une suite favorable :

« Depuis longtemps, on demandait qu'il y ait un renforcement des éléments militaires mais jusque-là rien n'est fait. Alors je pense qu'avec ça, nous allons essayer de serrer les vices et tirer les oreilles de ceux qui nous gouvernent pour qu'ils arrivent à répondre à nos préoccupations », a poursuivi le président de la société civile du groupement de Basongora.

La cheffe de liaison de l'organisation de défense des droits de l'homme Action globale pour la promotion sociale, Pélagie Lumbulumbu, condamne cette barbarie :

« Nous demandons aux autorités locales provinciales, nationales de prendre les choses au sérieux, qu'on ne nous délaisse pas. Nous sommes aussi Congolais comme tout autre Congolais.

Pourquoi le silence ? les gens sont en train d'être tués, pris en otage chaque jour, vraiment ça ne va pas. Qu'on puisse suivre ça avec une particulière attention et que ça soit une préoccupation majeure de toutes les autorités de la République démocratique du Congo. Ça fait très mal en tout cas ! ».

C'est en vain que Radio okapi a cherché à avoir la réaction des autorités locales et des services de sécurité à ce sujet.

Toutes les activités socioéconomiques sont paralysées dans cette cité frontalière de l'Ouganda.