Ziguinchor — Le professeur El Hadji Amadou Fall, enseignant à l'Université Assane Seck de Ziguinchor (UASZ, sud), préconise une éducation citoyenne par l'exemple, pour un meilleur-vivre ensemble au Sénégal, en partant de valeurs propres au pays.
"Aujourd'hui, il faut au Sénégal une éducation citoyenne menée par des gens vertueux et qui reflètent cet exemple. Il faut aller dans le sens d'une ouverture, de convoquer nos valeurs traditionnelles, sociales et culturelles qui sont pleines d'enseignement pour un meilleur vivre ensemble et en paix", a plaidé l'universitaire dans un entretien avec l'APS.
El Hadji Amadou Fall a déploré, en particulier, les saccages et les pillages à l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), après la condamnation de l'opposant Ousmane Sonko, leader du parti Pastef, à deux ans de prison ferme pour "corruption de la jeunesse".
"Ce qui s'est passé dans le pays, à l'UCAD en particulier, c'est le fruit d'une mauvaise éducation. Il faut revenir à l'éducation, la répétition, l'émulation et l'accompagnement", a dit M. Fall, conférencier et célèbre animateur dans différentes radios locales et d'ailleurs. Pr Amadou Fall aborde dans ses émissions des thématiques liées à la culture, à l'histoire et à la paix.
Pour lui, "s'attaquer à des institutions scolaires, c'est un traumatisme, un coup de tonnerre". "Ceux qui l'ont fait, ce sont des repus de la société. Ils n'ont pas compris l'importance de l'école. Il faut un regard intime vers cette jeunesse considérée comme laissée-pour-compte", a insisté le professeur en histoire.
Il a salué la baisse de la tension politique notée ces derniers jours à Ziguinchor après des épisodes de violentes manifestations.
"Cette accalmie est souhaitée par l'ensemble de la population. La Casamance a trop souffert, le sang a beaucoup coulé. La Casamance a besoin de paix. Cette accalmie doit être éternelle. Elle est acceptée et priée à tous les niveaux des différentes structures sociables, culturelles, économiques, politiques et religieuses", a-t-il soutenu, avant d'inviter les politiques au dialogue pour, dit-il, "un Sénégal de paix".