Pour sa troisième tournée à Madagascar la star française du rap a eu droit à un public « modeste »pour son rang. La campagne de promotion lancée par les organisateurs pendant les derniers jours n'ont pas eu beaucoup d'effets. Le froid au stade Barea pour un soir en plein hiver et peut-être le prix du ticket variant de 25.000 ariary à 600.000 ariary ont quelque peu freiné l'ardeur de ses fans.
Pour un pays parmi les plus pauvres au monde, une telle fourchette de prix peut ressembler à une provocation, un cynisme mais il est vrai que la pauvreté n'est pas vice et qu'elle ne doit pas inhiber le bonheur des autres. Les stars étrangères se succèdent ces derniers temps. Après Dadju l'année dernière, Tayc cette année Gims a pris le relais. Il faut bien des jeux à défaut de pain. Au moins on n'est pas en retard sur ce point.
Dans le passé on a eu droit à des articles en pré-retrait comme Chantal Goya, Gérard Lenorman, Nana Mouskouri ou La Compagnie créole dont les tubes datent de deux siècles. Mais on a eu mieux avec Jean Jacques Goldman en 1998 puis Patrick Bruel en 2001 sans oublier Jimmy Clif et Lucky Dube grâce à Rossy. Il faut dire que pour faire venir des artistes dans le vent, il faut avoir les reins solides et un portefeuille coffre-fort.
On se demande d'ailleurs comment les organisateurs font pour honorer le cachet de ses stars. Aucune information n'est disponible lors de ces tournées successives mais on peut en avoir une idée à travers leur prestation dans certains pays africains. Les chiffres ont de quoi donner de la migraine. Pour une tournée au Sénégal en décembre 2022, Gims a demandé 73 millions de franc CFA soit 111 000 euros ou 514 millions ariary).
C'est rien par rapport aux 2,36 milliards de Franc CFA ( 3,6 millions euros ou 1656 milliards ariary)demandés par Beyonce. Pour deux concerts à Conakry en 2022, Gims était payé 120.000 euros et pour trois chansons au stade de France lors du Mondial 2018, il avait eu droit à 50.000 euros (235 millions ariary). Le tarif ne devrait pas être loin de ces standards.
Autrement dit la surface financière de l'organisateur avec le soutien des sponsors bien évidemment, est assez importante pour pouvoir se permettre ses grosses pointures du show biz . On sait que Dadju avait eu droit à une escorte officielle autorisée à aller en sens unique, on peut avoir une idée de ce que c'est.