Burkina Faso: Festival de Cannes - La collection Delwendé du styliste Sorobis émerveille les festivaliers

Le styliste américain d'origine burkinabè Sorobis a présenté pour la première fois à Cannes sa collection Delwendé au Pavillon Afriques du festival. Une première qui a été au final un coup de maître.

Une quinzaine de mannequins dont un acteur français d'origine centrafricaine bien connu en France du nom de Serges et une actrice d'Hollywood d'origine indienne basée à Hollywood majestueusement vêtus de tenues faites à base de tissus traditionnels africains (confectionnés au Burkina) défilant sur le podium du festival de Cannes avec en fond sonore le titre « Wend ya wendé » de l'artiste burkinabè Dez Altino, le tout sous les ovations bien nourries de la centaine de spectateurs qui ont pris d'assaut le lieu du défilé pour observer pour la première fois ce spectacle inédit.

Un spectacle qui leur a été savamment orchestré par le styliste américain d'origine burkinabè Sorobis autorisé pour la première fois par la directrice du Pavillon Afrique du festival à présenter une collection « made in Africa ».

Et pour une première, ce défilé a été un coup de maître vu les tonnerres d'applaudissements qui accompagnaient les mannequins à leur passage. Mieux, de nombreux spectateurs, ébahis par la splendeur et la qualité de la collection qui leur a été présentée voulait à tout prix s'en procurer à la fin du défilé.

Et que dire du chaleureux mot de félicitations délivré par la présidente du Pavillon Afriques pour qui le spectacle offert par le styliste était tout simplement magique. « On n'y croyait pas mais au final on a vu que les étoiles se sont alignées afin que ce premier défilé à Cannes se réalise », a-t-elle déclaré.

Ce bon accueil reçu par la collection Delwendé à Cannes vient comme une récompense aux nombreux efforts fournis par le styliste pour faire valoir la mode africaine à ce grand festival. « C'était un challenge car il fallait trouver les moyens dans un temps relativement court pour honorer les dépenses afférentes à notre participation au festival telles que la réalisation de la collection.

Vue qu'une collection pour un défilé de ce genre ne se prend pas à la légère, il fallait trouver les moyens pour monter une très belle collection sans oublier les paiements des tailleurs, les frais de billets d'avions des mannequins, l'hébergement, etc.

Nos sponsors nous ont lâché...

À moins de deux semaines, nos deux sponsors officiels, pour des raisons que nous ignorons nous ont lâchés. Mais au final, nous avons pu honorer notre participation grâce à Dieu et à des bonnes volontés », a-t-il confié.

Au nombre de ces bonnes volontés figure en bonne place l'ambassadrice de la Culture Hinna Zoromé qui a pris en charge plus de 90% des dépenses. Le styliste doit également sa réussite à Cannes à la coordinatrice de Saramany international Alizé Utteryn, directrice de AlizéLaVie Média basé à New York.

Il s'est dit également reconnaissant envers Black Arts Los Angeles de Moza Cooper basé en Californie, l'organisation non-gouvernementale AFAHO de Tiguida Kaba basé à Philadelphie et Zago Consulting qui s'est occupé de l'hébergement de l'équipe à Paris.

En plus d'avoir honoré sa participation à ce grand rendez-vous de la mode en dépit des difficultés rencontrées, Sorobis s'est davantage réjoui de l'accueil qui a été réservé à sa collection qui a d'ailleurs été nommée « Delwendé » au regard des difficultés rencontrées pour la mettre sur pied.

« J'affrontais pour la première fois un public que je pense connaître mais que je ne connais pas trop dans ce sens que c'est vrai que je vis dans le monde occidental mais jamais Cannes n'avait reçu un défilé de mode en fond sonore africain. C'était quand même un terrain inconnu donc je ne savais pas vraiment si elle allait plaire mais Dieu merci la collection a plu », a-t-il déclaré.

Pour lui, en dépit des difficultés rencontrées, la collection Delwendé est l'une des meilleures qu'il ait réalisé au cours de sa carrière.

« J'ai mis plus de temps, plus d'argent et plus de sérieux pour la réaliser et le résultat a été exceptionnel », s'est-il réjoui.

L'une des collections qui pourrait selon le styliste rivaliser à Delwendé est « Ouaga doux » ou la collection des anges présentée en 2016 au Kundé. Mais pour lui, celle de Cannes reste la meilleure.

Objectif atteint

Il n'est donc pas étonnant qu'elle ait été autant bien reçue par les festivaliers de Cannes et même les africains et noirs américains résidents dans la ville qui n'ont pas pu faire le déplacement mais dont les échos de la splendeur de la collection sont parvenus.

Ils ont d'ailleurs plaidé pour qu'un défilé soit dorénavant organisé en marge du festival de Cannes pour permettre à toute la population composée d'un grand nombre de noirs de découvrir davantage les merveilles de la mode africaine.

La participation de Saramany international à Cannes est donc un objectif atteint pour le styliste dont le but ultime était de permettre aux festivaliers de voir ce dont la mode africaine est capable. Il s'est dit également ravi d'avoir posé les jalons de la participation de la mode africaine à ce festival.

« Mon objectif était d'asseoir de façon générale une structure qui, chaque année, permettra à la mode africaine de resplendir au festival de Cannes. Que le made in Africa puisse faire partie de l'arsenal vestimentaire que les acteurs et comédiens à Cannes utilisent. C'était ça mon objectif et le pari a été réussi », a-t-il clamé.

Promoteur infatigable du « Made in Africa », Sorobis n'entend pas s'arrêter de si bon chemin. Après cette deuxième édition réussie de Saramany international à Cannes, il envisage de tenir la troisième à Sidney ou Melbourne en Australie.

À noter que pour sa participation à Cannes, Sorobis a été accompagné par l'accessoiriste de mode Kitat Créations qui a fait spécialement le déplacement d'Abidjan pour prendre part au festival.

Un exemple qui montre davantage l'ouverture d'esprit du styliste qui s'est dit prêt à collaborer avec tous les créateurs qui ont à coeur de promouvoir le textile africain partout dans le monde.

« Saramany international n'appartient pas seulement à un groupe restreint de stylistes mais à tous ceux qui désirent faire la promotion du made in Africa », a-t-il déclaré.

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