Addis Ababa — Le président de la Commission de l'Union africaine (CUA), Moussa Faki Mahamat, a souligné la nécessité d'une action totale et unie de l'Union africaine (UA), de l'IGAD et d'autres organisations continentales et régionales pour résoudre la crise du Soudan.
Dans le discours qu'il a prononcé lors de la 14e assemblée ordinaire des chefs d'État et de gouvernement de l'IGAD qui s'est tenue à Djibouti, le président a appelé à une action rapide et à une action unie, ainsi qu'à une forte solidarité.
"L'extrême gravité de la crise violente qui engloutit le Soudan frère et les menaces dangereuses qu'elle fait peser sur l'existence de ce pays et de la région tout entière sont évidentes", a souligné le président.
La crise soudanaise est d'une telle ampleur qu'elle ne permet aucune division des rangs ni aucun atermoiement, a-t-il souligné.
Il a notamment déclaré qu'elle nécessitait une action totale et unie de la part de l'Union africaine (UA), de l'IGAD et d'autres organisations continentales et régionales.
"J'appelle donc à une unité totale entre les organisations régionales et continentales, l'IGAD et l'UA. C'est la condition sine qua non de l'efficacité de notre solidarité avec le Soudan".
Le président a également souligné la nécessité d'empêcher toute ingérence étrangère au Soudan qui pourrait exacerber la situation actuelle dans le pays.
"Il est impératif d'atténuer l'ingérence étrangère. C'est la condition sine qua non pour mobiliser nos partenaires et les amener à adhérer à ce principe fondamental de solutions africaines aux problèmes africains, dont la crise soudanaise est le prototype".
M. Mahamat a minimisé la diffusion de contre-vérités sur la position de l'Union africaine (UA) depuis le déclenchement des violences le 15 avril 2023 au Soudan.
Il a également expliqué les efforts considérables déployés par l'Union africaine pour résoudre la crise au Soudan depuis le renversement du président Al Bashir en avril 2019.
"Dix jours seulement après le renversement du président Al Bashir en avril 2019, je suis arrivé à Khartoum, en tant que premier officiel non soudanais. J'ai rencontré tous les dirigeants politiques, sociaux et militaires, sans exception. Des dirigeants du parti et des coalitions politiques qui venaient d'être renversés aux multiples coalitions politiques qui ont émergé en tant que forces révolutionnaires."
Le président a également noté : "Cinq jours après ma visite, j'ai déployé un envoyé spécial. Il a très rapidement obtenu le soutien du Premier ministre éthiopien, mon ami et frère Abiy Ahmed, qui était également président de l'IGAD à l'époque. Tout le monde connaît le résultat remarquable auquel nous sommes parvenus : jeter les bases d'une transition démocratique et consensuelle".
En conséquence, M. Mahamat a déclaré qu'une fois de plus, avec l'IGAD et les Nations unies, nous nous sommes réengagés, par le biais d'un mécanisme trilatéral, à réparer le tissu déchiré.
Il a également condamné les forces négatives de toutes sortes, tant internes qu'externes, qui s'acharnent à attiser les contradictions. Tout ce cocktail a fini par exploser et a conduit à l'opération actuelle de destruction massive de l'État et de la nation soudanais, a-t-il souligné.
Enfin, le président a indiqué que l'Union africaine travaillait énergiquement à la recherche d'une solution à une crise africaine, ajoutant que "notre engagement envers le Soudan reste le même aujourd'hui et à l'avenir".