Tunisie: Formation professionnelle - De nouvelles perspectives

13 Juin 2023

Cette volonté d'aller plus loin sur la promotion des mains-d'oeuvre hautement qualifiées s'inscrit dans le droit fil de réussir la formation par alternance, déjà instituée par l'Atfp, en tant que complément nécessaire à la formation initiale.

L'Atfp, Agence tunisienne de la formation professionnelle, semble, ces jours-ci, avoir le vent en poupe. Elle s'est montrée entièrement disposée à chasser les opportunités d'emploi, tâter le pouls de ses partenaires privés et initier ses stagiaires et futurs diplômés à des entretiens d'embauche possibles. Elle s'est vu remuer ciel et terre pour mener à bien des journées portes ouvertes rehaussées par des rencontres professionnelles visant à améliorer l'employabilité des jeunes et faciliter leur insertion dans le marché du travail.

Ces métiers en vogue

Cette volonté d'aller plus loin sur la promotion des mains-d'oeuvre hautement qualifiées s'inscrit dans le droit fil de réussir la formation par alternance, déjà instituée par l'Atfp, en tant que complément nécessaire à la formation initiale. Ceci étant, dans l'optique de tirer le meilleur profit de son partenariat établi avec le secteur privé, depuis bien longtemps, mais qui n'a vraiment pas porté ses fruits. L'engagement des deux parties remonte à des dizaines d'années, sans qu'on ne le voie prendre corps. Aujourd'hui, cette relation de collaboration tarde, semble-t-il, à donner des résultats. Mais, mieux vaut tard que jamais, dit-on! L'idéal est de revenir à reconnaître le besoin de plus en plus pressant en des spécialités et métiers qualifiés et trop sollicités par le marché du travail tant en Tunisie qu'à l'étranger.

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Auparavant, et jusqu'à maintenant, aller chercher un maçon, un plombier ou n'importe quel autre profil professionnel en vogue relève d'un véritable calvaire. D'autant plus que de tels spécialistes n'ont toujours pas tendance à se développer et évoluer dans le temps. En termes de disponibilité, la demande dépasse de loin l'offre. Plomberie, climatisation, soudure, artisanat, textile-habillement, tourisme et hôtellerie, cuir et chaussures, maintenance électro-mécanique ou aussi travaux publics en bâtiment, sont autant d'activités jugées rarissimes, bien qu'elles fassent l'objet d'une forte demande quasi-quotidienne. Alors qu'un large éventail de ces filières enseignées dans plusieurs centres sectoriels sont, d'ailleurs, classées prioritaires, ayant bénéficié d'un certain privilège matériel, à même de les intégrer sur le marché d'emploi.

Partenariat mutuellement profitable

Cela signifie que le mode de formation en alternance, dispensé avec l'entreprise, n'a pas su maintenir le cap. A défaut d'un partenariat mutuellement profitable, il se voit relégué au second plan. La tenue, dernièrement, de manifestations de communication et de sensibilisation sur l'emploi des diplômés de la formation, entre dans le cadre de revaloriser le partenariat avec le secteur privé. Ainsi, l'évènement «Tunisia Jobs», qui s'est déroulé, la semaine écoulée, dans des centres de formation à Nabeul et à Zaghouan, est parvenu à mettre en contact 400 jeunes candidats avec une cinquantaine d'entreprises privées partenaires, afin d'assurer ultérieurement leur recrutement. Ces rendez-vous, faut-il le noter, ont été organisés, avec le concours de l'Unido (l'Organisation des Nations unies du développement industriel) et de l'Usaid, l'Agence américaine du développement international.

Ces opérations d'accompagnement seront de nature à faciliter l'intégration des stagiaires et diplômés de la formation professionnelle. Idem, « les journées portes ouvertes de l'entreprise », organisées, mercredi dernier, au Centre sectoriel d'arts graphiques à l'Ariana ont été fructueuses, ayant débouché sur la signature de conventions de partenariat avec des entreprises privées. L'ultime but étant de fournir des opportunités de stages, visant à permettre aux apprenants dudit centre de s'ouvrir sur l'environnement professionnel. Autant dire, les initier à mettre à profit leurs acquis et connaissances théoriques. Soit, une aubaine de passer à la formation sur le tas, au sein de l'entreprise, leur futur milieu professionnel.

En mode formation à la carte

Parlons-en ainsi, l'Atfp demeure, alors, consciente des enjeux et défis de son succès, dans la mesure où son cursus de formation devrait s'ouvrir sur le marché du travail. Certes, cela lui exige de faire fonctionner tous ses mécanismes pédagogiques et de communication, mais aussi de parler d'elle-même auprès de ses postulants et ses partenaires privés. Surtout que ces derniers sont impliqués dans la conception et l'élaboration des programmes de formation initiale. Soit, à l'image d'une formation à la carte fortement appréciée par les investisseurs du marché.

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