Sénégal: Thiès - L'association 'Doomu Daara Yi' veut contribuer à la pacification de l'espace public

Thiès — L'association Doomu Daara Yi envisage d'entamer des démarches pour contribuer à la pacification du climat social, suite aux violentes manifestations des 1er et 2 juin, consécutives à la condamnation de l'opposant Ousmane Sonko, ont annoncé ses responsables lundi à Thiès.

Doomu Daara Yi, une association nationale qui en est à sa troisième année d'existence, regroupe des personnes issues des "daara", ces écoles coraniques appartenant au système d'éducation islamique traditionnel.

Condamnant ces violences qui ont secoué le pays, connu pour sa stabilité et sa fraternité, l'association Doomu daara yi compte rendre visite aux chefs religieux musulmans et envoyer des lettres au Président de la République et aux leaders de l'opposition.

Elle condamne "tout type de violence, de rébellion et d'injustice dans (le) pays", et en appelle à la "sérénité", invitant toutes les parties à "s'asseoir autour d'une table pour échanger autour de l'essentiel", a dit Souleymane Thiam son secrétaire général.

La quintessence du message qui sera adressé aux protagonistes est de leur demander de privilégier le dialogue, mais aussi, en tant qu'acteurs d'un "pays démocratique", de choisir une dévolution du pouvoir par le biais d'élections, afin que celui qui en sortira, vainqueur préside aux destinées du pays, ont-t-ils laissé entendre.

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"La paix s'obtient à travers des paroles et des actes", a relevé Oustaz Mouhamed Mboup, porte-parole de l'association. Ce groupement revendique plusieurs membres y compris à l'échelle internationale.

"Le Sénégal a longtemps été considéré comme un pays de paix, de téranga et un pays stable. Et cela nous le devons à nos prédécesseurs (et) surtout à nos guides religieux", a dit Souleymane Thiam, selon qui, Doomu daara yi entend "protéger vaille que vaille" ces notabilités religieuses, qui font l'objet d' "insultes" sur les réseaux sociaux.

Selon lui, contrairement à ce que soutiennent leurs détracteurs qui leur reprochent de ne pas s'être prononcé à temps sur la situation du pays, ces derniers "ont toujours parlé et continuent de parler", même si ce n'est "pas sous le format souhaité" par certains.

Les "doomu daara" dénoncent leur non-implication dans le dialogue national ainsi que tous les cadres de recherche la paix dans le pays.

Dénonçant cette conception de l'intellectuel qui se résume aux personnes "qui savent manier la langue de Molière", il estime que ce terme se réfère plutôt à toute "personne qui défend des idéaux, quelle que soit sa langue". Les "doomu daa" (produits des daara) en comptent et ils "ont leur mot à dire" sur la situation du pays, a-t-il fait valoir. "Nous sommes prêts à oeuvrer à tout ce qui peut ramener la paix dans le pays", a t-il dit.

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