Burkina Faso: Entrepreneuriat communautaire - Le chef de l'Etat lance le processus de souscription

Le Président de la Transition, le capitaine Ibrahim Traoré, a souscrit au programme de l'entrepreneuriat communautaire par l'actionnariat populaire, le lundi 12 juin 2023 à Ouagadougou, lors du lancement officiel dudit programme. Une initiative des autorités de la Transition pour assurer un développement endogène inclusif.

«L'entrepreneuriat communautaire par l'actionnariat populaire ». C'est le nouveau programme des autorités de la Transition pour assurer une souveraineté économique aux Burkinabè. Il a été lancé par le Président de la Transition, le capitaine Ibrahim Traoré, lundi 12 juin 2023, à Ouagadougou. A peine lancé, Ibrahim Traoré, des membres du gouvernement et des présidents d'institutions ont souscrit au programme. Et pour cette première phase, la vision de l'entrepreneuriat communautaire se fonde essentiellement sur trois piliers. Il s'agit d'abord du développement endogène à travers la mise en place des entreprises de production, d'exploitation de ressources naturelles et de transformation des matières premières.

Ensuite, du développement inclusif qui offre l'opportunité à tous les Burkinabè d'être acteurs des principales entreprises de créations de richesses, et ce, en utilisant l'actionnariat populaire. Enfin, la quête de la souveraineté économique. A ce niveau, les entreprises communautaires investissent dans les secteurs de l'agriculture pour une autosuffisance alimentaire. Toutes ces actions du programme seront mises en oeuvre par l'Agence de promotion de l'entrepreneuriat communautaire (APEC), créée à cet effet, le 8 février 2023, en Conseil des ministres. Sa mission, mettre en place les outils afin d'assurer la mobilisation de l'épargne populaire pour le financement participatif des entreprises communautaires par actionnariat populaire dans des secteurs d'activités économiques stratégiques du pays. Le directeur général de l'APEC, Karim Traoré, a précisé que quatre premiers projets d'entreprises communautaires ont été identifiés et validés.

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Le premier concerne la construction de deux usines de transformation de tomate à Bobo-Dioulasso et à Tenkododgo. Le 2e est relatif à la mise en place d'une société minière d'exploitation semi-mécanisée de l'or. Pour le 3e, il s'agit de la mise en place d'un projet de mécanisation et d'intensification agricole à travers la promotion de la petite irrigation. A terme, ce projet prévoit la création d'un million d'emplois directs en deux ans à travers la réalisation d'au moins 100 000 forages équipés de système de pompage solaire.

Quant au 4e projet, il concerne le lancement d'une centrale d'achat des produits locaux destinés à créer un marché sûr pour les produits de l'agriculture et organiser la vulgarisation et la vente maitrisée des principales denrées de première nécessité. « Pour les prochaines phases, nous ambitionnons d'investir dans les secteurs des intrants agricoles, la production d'huile alimentaire à base de matières comme le sésame, le soja. Le textile et la chaine de fourrage seront aussi concernés », a confié Karim Traoré.

Son Agence travaillera en collaboration avec la Société coopérative avec conseil d'administration Bâtir l'avenir, à travers une convention de partenariat au regard de son expertise dans le domaine de l'actionnariat populaire avec sa première initiative communautaire dénommée Société Faso Tomate (SOFATO-SA), implantée à Yako dans la province du Passoré. Le président du conseil d'administration SCOOP-CA/BA, Aziz Nignan, a expliqué qu'avec un capital social d'un milliard F CFA, sa société a mobilisé 60% par actionnariat populaire et 40% par l'Etat burkinabè. « Le montant global de l'investissement s'élève à cinq milliards FCFA.

Le démarrage de l'unité est prévu pour courant octobre 2023 et elle va créer 100 emplois directs et 15 000 emplois indirects », a précisé M. Nignan. Pour lui, à travers donc cette initiative, les autorités de la Transition sonnent la mobilisation de l'ensemble de la population burkinabè pour la création d'emplois à grande échelle, de la richesse et de l'atteinte de l'autosuffisance alimentaire. C'est pourquoi, sa société s'engage aux côtés des autorités de la Transition et de l'APEC, pour mobiliser l'ensemble des composantes de la société burkinabè à une adhésion massive à cette initiative. « Je compte sur tous les Burkinabè de l'intérieur comme de l'extérieur pour une souscription massive pour qu'avant la fin de l'année poussent de terre de nouvelles usines, de nouvelles entreprises au profit de tous les Burkinabè », a lancé le capitaine Ibrahim Traoré.

Pr Laurent Bado, le précurseur

A son tour, le ministre en charge de l'économie, Dr Aboubacar Nacanabo, croit fermement que cette approche, axée sur l'entrepreneuriat communautaire par actionnariat populaire, est une alternative solide et efficace pour relever les défis économiques, sociaux et politiques auxquels est confronté le Burkina. Il est convaincu que ce modèle, fruit de réflexions approfondies, vise à créer des richesses partagées, générées par les communautés et au service des communautés. « Il incarne notre vision d'un développement endogène, inclusif et durable en vue d'un Burkina Faso prospère », a-t-il confié.

Au cours de la cérémonie, les intervenants ont rendu hommage au Pr Laurent Bado, un des devanciers sur le terrain de l'actionnariat populaire, pour sa forte contribution dans la construction de ce modèle d'entrepreneuriat. « En lisant, nous avons vu aussi dans le programme politique d'un éminent homme politique, Pr Laurent Bado, qui a passé son temps à nous rappeler qu'il fallait que nous fassions du développement endogène le levier de notre économie, nous avons décidé de mettre en pratique tout ce que nos devanciers nous avaient conseillé et que nous n'avons pas voulu peut-être écouter ou comprendre », a reconnu le capitaine Traoré.

 

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