Cote d'Ivoire: Ernesto Djédjé - 40 ans après sa mort, 'le Gnoantré national' toujours vivant

En musique, il y a la cohorte nombreuse de ceux qui ont du talent et il y a le petit cercle de ceux qui ont du génie. Ernesto Djédjé, décédé le 9 juin 1983, était bien plus qu'un chanteur et une star de la musique. Il fut l'icône d'une époque et quarante ans après sa disparition, sa musique n'a pris aucune ride et continue de résonner sans faiblir.

Ce 8 juin, à l'Institut national supérieur des arts et de l'action culturelle (Insacc) à Cocody, s'est tenu le lancement du quarantenaire du souvenir à Ernest Djédjé Blé Loué dit Ernesto Djédjé. Après le dépôt de gerbe au pied de la statue de celui qu'on appelle affectueusement « Le Gnoantré national » ou encore « L'épervier » situé à l'entrée dudit institut, plusieurs allocutions ont meublé cette cérémonie. Tour à tour Ouattara Siaka, directeur de l'Insaac, Omar Diop, Représentant du bureau de l'Unesco en Côte d'Ivoire ; Bourlaye Traoré, directeur de la coopération culturelle au ministère de la Culture et de la Francophonie et représentant Françoise Remarck et bien d'autres ont salué la mémoire « d'un génie », « une légende », « un artiste doué », « une icône qui mérite la couronne du meilleur artiste ivoirien », « un artiste complet qui était à la fois un excellent chanteur, un guitariste virtuose et un danseur hors pair ». La cérémonie a pris par moments des allures de bal populaire avec les interprétations de quelques titres du vaste répertoire d'Ernesto Djédjé par l'orchestre de l'Insaac et la troupe « Coeur d'Ivoire ». Outre les étudiants de l'Insaac, plusieurs personnalités du monde des lettres, de la culture et des arts ont rehaussé la cérémonie par leur présence.

Trésor de mélodies

Djabo Steck, batteur dans l'orchestre d'Ernesto Djédjé, qui a animé un panel sur la vie et l'oeuvre de l'artiste, a agrémenté son discours par des anecdotes et informations inédites sur le Gnoantré national. Il a évoqué « un travailleur acharné », « méticuleux à la limite de la manie ». De ceux pour qui l'approximation est une insulte, une démission. « Travailler avec lui n'était pas facile. Comme tous les génies, il était autant exigeant avec lui-même qu'il ne l'était avec les autres », a déclaré Djabo Steck. Pour lui, si la musique du créateur du Ziglibithy semble si actuelle et constitue un trésor de mélodies, c'est bien parce que à l'instar des orfèvres, il a passé du temps à peaufiner les intro, lisser les sonorités, à adoucir la mélodie et affermir les chorus. A la fin de la cérémonie, Dr Emmanuel Yoro, président du comité d'organisation du quarantenaire du souvenir à Ernesto Djédjé,

a annoncé un pèlerinage à Tahiraguhé, sympathique patelin situé non loin de la ville de Daloa où est enterré l'illustre artiste. L'hommage continuera jusqu'au mois de novembre et sera articulé par une série d'activités, dont un concert géant à la place Ficgayo, des colloques et bien d'autres activités.

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