Madagascar: Développement rural - Vers une vulgarisation d'usines de production d'engrais biologiques

D'autres alternatives ont été lancées afin de se substituer aux engrais chimiques importés dont les prix ne sont plus à la portée des paysans.

L'Agence de Développement Inclusif et Durable (ADID) a ainsi organisé la vulgarisation des usines de production d'engrais biologiques, en travaillant en partenariat avec la société Faly HORDEA se spécialisant dans le domaine de l'agri-business. Celle-ci a déjà implanté une usine de production d'engrais biologiques à Toamasina. « Elle est maintenant opérationnelle. Notre prévision de production s'élève à 2 tonnes d'engrais biologiques à base de compost issus de l'élevage de mouches soldats noirs ou « Black Soldier Fly » (BSF) mélangé avec des éléments organiques produits par des chercheurs au sein de FOFIFA », a expliqué Faly Rasamimanana, l'initiateur de ce projet, à la presse hier.

Consommateurs plus exigeants

En effet, « nous nous engageons à valoriser les résultats de recherche de nos scientifiques nationaux. En effet, leurs produits sont souvent classés dans les tiroirs alors que cela contribue énormément à assurer un développement rural si on les diffuse à grande échelle. Ils partent à la lutte contre l'insécurité alimentaire, voire même à l'atteinte de l'autosuffisance alimentaire tant prônée par l'Etat. À titre d'illustration, nos chercheurs ont déjà trouvé des solutions pour mener une lutte biologique contre les maladies et les insectes nuisibles aux cultures. Ce qui permettra ensuite de réduire le coût de revient des exploitants agricoles.

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Et les productions agricoles issues des cultures biologiques sont également très prisées sur le marché international puisque les consommateurs deviennent actuellement plus exigeants en matière de respect de l'environnement et de la protection de la santé publique. Dans le cadre de cette fabrication d'engrais biologiques, ils ont effectué des recherches sur leur composition et les dosages pour chaque éléments organiques qui sont conformes à chaque condition climato-pédologique des parcelles de terrain à exploiter », a-t-il fait savoir.

Source de protéines de haute qualité

Cette fois-ci, les promoteurs ont développé l'élevage de mouches soldats noirs ou BSF qui permet de produire des composts naturels à travers la valorisation des déchets organiques. Cette activité est déjà en vogue depuis ces derniers temps à Madagascar. « L'Agence de Développement Inclusif et Durable a ainsi travaillé en collaboration avec la commune urbaine de Toamasina pour collecter les déchets organiques au niveau du marché municipal. En effet, ces mouches soldats noirs se nourrissent principalement des épluchures de fruits et légumes ainsi que des brèdes. Près de 200kg de déchets organiques y sont collectés journalièrement pour l'instant. Cet insecte originaire du continent américain les transforme ensuite en une source de protéine de haute qualité qui est également favorable à l'alimentation animale », d'après toujours les explications de Faly Rasamimanana, le promoteur de ce projet.

Expérimentations concluantes

Il est à noter que ce compost est au début destiné à l'alimentation animale notamment pour l'aviculture, l'élevage bovin et la pisciculture, et ce, en substitution aux provendes dont les prix ne cessent également d'augmenter depuis ces dernières années. Nombreux sont les éleveurs qui témoignent de l'efficacité de produits alternatifs pour leurs cheptels. À titre d'illustration, la croissance des volailles devient plus rapide. Pour l'élevage de poules pondeuses, leurs oeufs sont également de gros calibre, a-t-on soulevé.

En revanche, cet opérateur économique a eu l'initiative de l'exploiter en vue de produire des engrais biologiques servant à booster la production agricole, et ce, en travaillant en partenariat avec des chercheurs au niveau du FOFIFA. « Les expérimentations que nous avons effectuées sur des parcelles servant à développer des cultures maraîchères à Toamasina, ont été concluantes. Nous envisageons ainsi de vulgariser ces engrais organiques au niveau des coopératives de producteurs partenaires dans les régions Atsinanana, Analanjirofo et Analamanga. L'objectif consiste à stabiliser les prix des légumes sur le marché face aux effets inflationnistes dues à plusieurs raisons dans le pays », a-t-il enchaîné.

Par ailleurs, des séances de présentation et de dégustation des produits agricoles issus de l'utilisation de ces intrants naturels, seront d'ailleurs prévues le mois prochain dans le cadre de l'événement organisé par l'association économique Madagascar-Japon. Les promoteurs restent convaincus que la vulgarisation des usines de production de ces engrais biologiques au niveau des zones de production éparpillées dans tout Madagascar, va contribuer réellement à la sécurité alimentaire, et partant à l'atteinte de l'autosuffisance alimentaire à Madagascar.

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