Le ministre de l'Énergie et des hydrocarbures (MEH), Solo Andriamanampisoa, accompagné d'une délégation composée des autorités régionales et les acteurs du sous-secteur électrification rurale, ont inauguré, ce 10 juin, la centrale hydroélectrique de Sahatona.
Avec ses 1,6MW, cette nouvelle infrastructure approvisionne en électricité les communes de Sahatona, Camp Robin, Vohiposa ainsi que le réseau interconnecté de Fianarantsoa.
« Un grand changement pour les trois communes longtemps assaillies par l'insécurité désormais en bonne voie vers le développement durable», a fait savoir le MEH suite à cette cérémonie d'inauguration de ce projet réalisé par l'ONG Gret et l'entreprise HIER, avec le financement de l'Union européenne, de l'AFD et le Fonds Français pour l'Environnement Mondial).
L'Agence de Développement de l'Electrification Rurale (Ader) a aussi été impliquée dans cette initiative entreprise, en tant que maitre d'ouvrage délégué, dans le cadre du projet Rhyviere II (Réseaux hydroélectriques villageois et protection de l'environnement).
À noter que l'approche adoptée par le Gret et ses partenaires dans le cadre du projet Rhyviere II s'appuie sur l'exploitation du potentiel hydroélectrique disponible, grâce à la présence d'importantes ressources naturelles en eau, une énergie renouvelable. Ceci permet aux populations rurales d'accéder à l'électricité de manière durable et à faible coût. Ces centrales, dont celle de Sahatona, permettent à 8000 ménages répartis sur 8 communes d'accéder à l'électricité de façon continue.
On sait en outre que plus de 50 structures sanitaires, éducatives et administratives sont aussi raccordées aux réseaux d'électricité mis en place dans le cadre du projet, favorisant ainsi le développement de ses zones d'intervention. Par ailleurs, dans les zones éloignées de ces réseaux principaux, la mise en place de solutions alternatives, à travers des plans communaux de développement de l'électricité, a été effectuée.
Ces solutions reposent sur l'utilisation des ressources renouvelables disponibles, telles que l'énergie solaire. Au sein d'une « maison de l'électricité », les habitants ont ainsi accès à un service mutualisé et peuvent y charger leur téléphone portable ou avoir accès à un système de réfrigération, par exemple. En plus de la mise en place des infrastructures pour la production de l'électricité, le Gret a contribué à la promotion des activités économiques dans les régions d'intervention.
Cela s'est notamment traduit par l'organisation de forums des métiers, visant à promouvoir les activités génératrices de revenus liées à l'usage de l'électricité ainsi qu'à mettre en relation les acteurs économiques avec différentes parties prenantes.
Plus que de l'électrification
Des fiches sur les métiers liés à l'usage de l'électricité ont ainsi été diffuses. Chacune de ces fiches métiers présente des informations pratiques sur les démarches à suivre pour démarrer l'activité, les matériels électriques nécessaires, les coûts d'investissement..., à l'instar de la création d'un salon de coiffure, d'un cyber.
En outre, un appel à projets national destiné aux jeunes a été organisé afin de créer une dynamique entrepreneuriale dans les territoires électrifiés, d'inciter les jeunes à installer leur entreprise dans une zone rurale à forte potentialité économique et surtout d'inspirer la population à la création de nouvelles activités génératrices de revenus.
Cette démarche a débouché sur l'accompagnement d'entrepreneurs locaux dans le développement de leurs entreprises. Le projet Rhyviere II intègre également un volet spécifique de protection de l'environnement et de pérennisation de la ressource en eau, utilisée pour la production d'énergie mais aussi pour les besoins de l'agriculture.
Des diagnostics socio-environnementaux ont été menés afin de proposer les solutions les mieux adaptées : actions antiérosives, promotion des techniques d'agroécologie, notamment.
L'équipe du projet a priorisé dans ses actions environnementales la mise en place des pépinières villageoises et le reboisement afin de satisfaire le besoin en bois de la population d'une part, et de renforcer la préservation de la ressource en eau dans les bassins versants par l'augmentation de la couverture forestière, d'autre part.
Pour faciliter la mise en oeuvre de telles activités, un partenariat avec les structures ministérielles régionales a été développé. Ainsi, le projet qui a permis la réalisation de la centrale de Sahatona dépasse largement l'objectif d'électrifier la zone.