L'inspection générale de l'Enseignement préscolaire, primaire, secondaire et de l'Alphabétisation (Igeppsa), en collaboration avec le secrétariat général adjoint de la commission congolaise pour l'Unesco, a suggéré, du 9 au 10 juin à Brazzaville, la mobilisation des ressources financières en faveur de la lutte contre les violences fondées sur le genre en milieu scolaire.
À l'issue d'un séminaire, la recommandation formulée à l'endroit de tous les ministères des enseignements fait suite au constat alarmant de l'Igeppsa et de la commission congolaise pour l'Unesco.
Les deux organismes, s'appuyant sur une étude menée par le Fonds des Nations unies pour l'enfance, notent qu'au Congo huit filles sur dix et sept garçons sur dix de 12 à 18 ans ont déclaré avoir subi des violences verbales ou psychologiques dans leur établissement scolaire.
Ils affirment que « la violence sexuelle est la deuxième forme de violence plus répandue pour les filles dans les écoles, avec quatre filles sur dix ayant déclaré avoir subi une agression de nature sexuelle dans les douze mois précédant l'enquête. Deux filles sur dix ont subi récemment des actes violents en ligne sur les plateformes digitales ».
Ainsi donc, l'Igeppsa et la commission congolaise pour l'Unesco recommandent d'étendre les activités de sensibilisation à la lutte contre les violences fondées sur le genre en milieu scolaire dans tous les établissements publics et privés. Elles suggèrent à l'Etat de créer les centres d'écoute dans les établissements scolaires pour les survivants et acteurs des violences.
Elles ont également souhaité que soit élaborée une stratégie ainsi qu'un plan de communication nationale de lutte contre les violences ayant pour base le genre en milieu scolaire.
« La violence en milieu scolaire est un véritable frein à l'épanouissement de la jeunesse et particulièrement des jeunes filles », a déclaré Gervais Ndokekia, secrétaire général adjoint de la commission congolaise pour l'Unesco.
L'atelier a été financé à un montant de 9 504 000 FCFA et approuvé par l'Unesco dans le cadre du programme de participation dans le budget biennal 2022-2023.
A l'issue des travaux, l'Igeppsa et la commission congolaise pour l'Unesco ont plaidé pour la formation des élèves, enseignants et médiateurs scolaires sur l'estime de soi et le développement personnel dans les établissements scolaires.
Afin d'y parvenir, les deux organisations proposent à l'Etat que soient insérées, dans les programmes d'enseignement, les disciplines comme : éducation morale, éducation civique, éducation pour la paix au préscolaire et au secondaire. Elles ont suggéré aussi d'interdire les débits de boissons aux alentours des établissements scolaires tant publics que privés.
« Avoir une éducation de bonne qualité est un droit fondamental des enfants et des adolescents. Aussi, il est important d'entreprendre des interventions idoines pour éviter de perdre le potentiel d'une entière génération de jeunes filles et garçons, à cause des violences et de faire du milieu scolaire l'endroit où les jeunes filles et garçons se sentent protégés et encouragés à s'épanouir », a indiqué David Boké, inspecteur général de l'enseignement.
Notons que cet atelier sur la lutte contre les violences fondées sur genre en milieu scolaire avait été organisé au profit de cent soixante-quinze élèves et enseignants représentant dix-huit établissements scolaires de la ville de Brazzaville allant du préscolaire au lycée.