Sénégal: Suspension «illégale» des programmes de Walfadjri - Le CDEPS dénonce un «abus de pouvoir» et une atteinte grave à la liberté de la presse

Le Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de Presse du Sénégal (CDEPS) qualifie la suspension des programmes de Walf TV, pour 30 jours, d'«abus de pouvoir» et de mesure «arbitraire et illégale» constituant une atteinte grave à la liberté de la presse et à l'exercice pluriel de l'information au Sénégal. Le CDEPS qui «dénonce avec une vive indignation» cette sentence, exhorte le ministre de la Communication à «reconsidérer immédiatement» sa décision de suspension et à «respecter les principes de la liberté de la presse et de l'État de droit».

Le patronat de la presse refuse d'avaler la pilule de la fermeture de Walf TV pour un mois, à compter du 1er juin 2023. Dans un communiqué de presse, «Le Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de Presse du Sénégal (CDEPS) dénonce avec une vive indignation la suspension, pour 30 jours, de la diffusion des programmes du groupe de presse Walfadjri par le ministre de la Communication, des Télécommunications et de l'Économie numérique (MCTEN). Cette mesure arbitraire et illégale constitue une atteinte grave à la liberté de la presse et à l'exercice pluriel de l'information dans notre pays», lit-on dans le document signé Mamadou Ibra Kane, président du CDEPS.

Le CDEPS, qui déplore une violation du principe de légalité et un abus de pouvoir, souligne qu'aucun texte réglementaire au Sénégal ne donne le droit au ministre de Communication de couper le signal d'une télévision. Pour le patronat de presse, «l'illégalité est d'autant plus flagrante, que la décision du MCTEN, prise et exécutée dès le jeudi 1er juin 2023, n'a été notifiée au Groupe Walf que le vendredi 9 juin 2023, en violation encore une fois de l'article 192 du Code la Presse. Cela n'a pas empêché la société Télédiffusion du Sénégal (TDS-SA) de couper le signal de Walf TV sans aucune décision légale dès le 1er juin et sans consultation de l'organe de régulation. Tous les diffuseurs (TDS-SA, Canal+ et Start Times) voient leur responsabilité totalement engagée dans l'application de cette décision inique et illégale».

«LE CDEPS EXHORTE LE MCTEN A RECONSIDERER IMMEDIATEMENT SA DECISION DE SUSPENSION»

Suffisant pour que le CDEPS invite l'autorité à revenir «immédiatement» sur sa décision de suspension et au respect des principes de la liberté de la presse et de l'État de droit. «Tous ces actes illégaux vont à l'encontre des principes fondamentaux de l'État de droit et compromettent sérieusement la stabilité politique et sociale de notre pays. Cette mesure arbitraire intervient dans un contexte de précarité croissante des entreprises de presse, aggravée par la crise du Covid-19 et la guerre en Ukraine. Les médias sénégalais ont déjà été durement touchés par cette crise sanitaire et cette suspension de la diffusion des programmes de Walfadjri ne fait qu'ajouter à leurs difficultés, mettant en péril des investissements de plusieurs milliards, des emplois et la pérennité de tout un secteur vital pour la démocratie et l'information du Sénégal. Le CDEPS exhorte le MCTEN à reconsidérer immédiatement sa décision de suspension et à respecter les principes de la liberté de la presse et de l'État de droit», insiste la source.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.