Dakar — Le parquet de Dakar a annoncé mardi l'interpellation de 410 personnes soupçonnées d'avoir pris part à des "faits à caractère criminel", début juin.
"L'intervention des forces de défense et de sécurité a [...] permis l'interpellation de 410 personnes qui ont participé aux manifestations et sont également impliquées dans ces faits à caractère criminel", déclare le procureur de la République Abdou Karim Diop, dans un communiqué.
Il affirme que de "violentes manifestations ont été constatées" à Dakar à la suite du procès entre l'opposant Ousmane Sonko et Adji Sarr.
"Ces échauffourées sont à l'origine de pertes en vies humaines, de dégâts matériels portant notamment sur des édifices publics, des biens mobiliers et immobiliers", écrit M. Diop.
Il ajoute que "le ministère public a opté pour un règlement graduel, en considération de la nature des faits reprochés à chaque individu déféré'.
C'est dans cette mesure que "les mineurs sont généralement mis en liberté provisoire". Ceux d'entre eux âgés de moins de 13 ans n'ont pas fait l'objet de poursuites, mais si leur maintien en détention s'impose, ils seront poursuivis devant le tribunal pour enfants, précise le procureur de la République.
"Les manifestants dont l'implication est moindre ont été poursuivis devant la juridiction des flagrants délits pour des faits de manifestations non autorisées", ajoute-t-il.
"Pour les autres, le ministère public a estimé utile, eu égard à la gravité des faits qui leur sont reprochés et à l'étendue des dégâts matériels causés", d"'opter pour la pleine rigueur de la loi dans les poursuites", poursuit le procureur de la République.
Une information judiciaire ouverte contre X
Abdou Karim Diop déclare qu"'une information judiciaire a été requise contre ces individus pour des faits d'association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, participation à un mouvement insurrectionnel, actions diverses causant des dommages aux personnes ou à leurs biens, actes et manoeuvres de nature à compromettre la sécurité publique".
"Ces procédures visent également à situer la responsabilité de toutes les personnes instigatrices de ces violents attroupements. Par conséquent, une information judiciaire a été ouverte contre X", lit-on dans le communiqué.
Des services de l'Administration publique, des banques, des infrastructures routières et universitaires, des mairies, des voitures et d'autres biens publics ou privés ont été saccagés ou incendiés lors des manifestations survenues après la condamnation de l'opposant Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme pour "corruption de la jeunesse".
Les violences ont eu lieu à Dakar et dans d'autres villes du pays.
La peine requise contre M. Sonko, qui était jugé pour viol et menaces de mort, est susceptible d'empêcher le maire de Ziguinchor (sud) de se présenter à l'élection présidentielle de 2024, affirment ses avocats en se basant sur le Code électoral.