À Madagascar, la Commission électorale nationale indépendante (Céni) fait le point sur la refonte de la liste électorale en vue de la présidentielle prévue à la fin de l'année. En fin de semaine dernière, cinq partis politiques, dont le HVM de l'ancien président Hery Rajaonarimampianina, avait dénoncé des « violations » dans le processus de refonte de la liste électorale.
Aujourd'hui, un peu moins de 10,8 millions électeurs sont enregistrés sur les listes. Le chiffre a été transmis par la Céni mardi 13 juin lors d'une conférence de presse. Un chiffre encore provisoire puisque les citoyens malgaches auront jusqu'au 17 juillet pour vérifier leurs noms sur la liste électorale... mais aussi pour s'y inscrire et ce malgré la clôture de la refonte le 10 juin. Certains partis politiques d'opposition dénoncent donc une « irrégularité » qui « viole le calendrier fixé par la Céni ».
De son côté, le président de la Commission électorale, Dama Arsène Andrianarisedo plaide en faveur d'une mesure qui permet d'obtenir une liste la plus exhaustive possible : « Ces partis politiques auraient dû demander à la Céni les tenants et aboutissants des textes qui régissent la refonte des listes électorales. Par rapport à la Constitution, par rapport à des conventions internationales, l'objectif est d'avoir le maximum de citoyens inscrits sur la liste, des citoyens qui remplissent les conditions bien sûr. Il faut qu'ils aient 18 ans et plus, qu'ils disposent de carte d'identité nationale avant le 10 juin et qu'ils soient inscrits au fokontany [bureau administratif de quartier, NDLR]. Il n'y a pas de raison de ne pas les inscrire sur la liste électorale. Les mots "définitif" et "provisoire", ce sont des formules. Il appartient à la Céni de faire l'évaluation par rapport à l'échéancier de l'élection présidentielle. Donc pour nous, il n'y a pas de problème de faire l'arrêt définitif le 17 juillet. »
Alors que la Céni ne dispose pas du financement nécessaire pour organiser l'élection présidentielle et qu'elle a dû revoir son budget à la baisse, les discussions avec le gouvernement sont toujours en cours, poursuit le président de cette institution
« On a proposé - c'est là qu'il y a encore discussions - un budget de 80 milliards d'ariary après avoir déduit les activités qui ont été pris en charge par d'autres institutions. Même si on descend un peu plus bas, on peut toujours discuter. Si nous n'avons pas le budget adéquat, nous avons émis une réserve. Mais si nous allons dans le sens de l'élection, c'est pour dire que le budget est suffisant. Je suis confiant pour que nous trouvions le budget nécessaire pour mener à bien cette élection. »
Un budget de 80 milliards d'ariary soit un peu plus de 16 millions d'euros. Les pourparlers avec la communauté internationale pour obtenir un financement sont aussi en cours. « Des discussions qui vont dans le bon sens », précise Dama Arsène Andrianarisedo.