Congo-Kinshasa: De «possibles crimes de guerre» commis par les rebelles du M23, selon Human Rights Watch

Le lieutenant-colonel Birinda et Mboneza Yusufu est membre du Mouvement du 23 mars, souvent abrégé en M23 et également connu sous le nom d'Armée révolutionnaire congolaise, est un groupe militaire rebelle basé dans les régions de l'est de la République démocratique du Congo (RDC), opérant principalement dans la province du Nord-Kivu.

L'ONG a publié ce mardi un nouveau rapport sur les crimes commis dans l'est de la RDC. Les rebelles du M23 sont principalement visés. Après avoir interrogé plus de 80 personnes, examiné des images satellites, photos, vidéos, l'organisation de défense des droits de l'homme a documenté des exécutions, viols, pillages, destructions commis entre octobre et mars derniers.

Human Rights Watch demande des poursuites contre les auteurs de ces crimes, des sanctions contre les dirigeants du M23 et les responsables rwandais qui soutiennent le groupe. L'ONG a documenté avec certitude huit exécutions sommaires, sans compter des informations crédibles sur une dizaine d'autres.

Le rapport dénonce par ailleurs une dizaine de bombardements indiscriminés, au mortier ou à la roquette, sur des zones habitées, entraînant au moins sept morts et trois blessés, ainsi que la destruction d'infrastructures comme des églises, maisons et hôpitaux.

L'enquête détaille aussi quatorze viols de femmes, parfois devant leurs familles. Un chiffre largement sous-estimé, indique l'organisation qui cite cette mère de six enfants tombant sur une dizaine de membres du M23. Les rebelles l'ont violée après avoir abattu sa mère qui tentait de s'interposer. Selon des témoins, ces viols, mais aussi pillages, travaux forcés et mauvais traitement se sont répétés dans diverses localités conquises comme Kanombe, dans la province du Nord-Kivu.

Pour Human Rights Watch, ces crimes exacerbent les multiples crises. La crise humanitaire avec les gens qui fuient dans des camps de fortune créés comme sur la route de Saké avec parfois 15 000 personnes entassées sans abris, eau, médicaments ou toilettes.

La tension ethnique s'aggrave également avec des cycles de violences-représailles et des milices communautaires qui réapparaissent notamment depuis octobre 2022 et la reprise des combats.

L'armée congolaise est aussi mentionnée puisque certains officiers FARDC soutiendraient ces groupes ethniques.

Interrogé par HRW, le M23 a nié être l'auteur de ces crimes. Clémentine de Montjoye est chercheuse au sein de la division Afrique. Elle espère que ces crimes ne seront pas impunis et demande une série de mesures aux autorités congolaises mais aussi à la communauté internationale.

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