Le Sénégal accueille la conférence mondiale de l'Initiative pour la transparence dans les industries extractives (Itie), depuis le mardi 13 juin. C'est une première en Afrique. Des décideurs, mais également des professionnels de l'industrie et des membres de la société civile y assistent pour tenter d'améliorer la transparence et la redevabilité dans le secteur. Alors que le Sénégal va commencer à exploiter son gaz et son pétrole, de nombreux défis restent à relever.
Le Premier ministre sénégalais Amadou Ba a ouvert cette conférence. Devant un parterre d'invités, il a expliqué pourquoi il est primordial de développer toute la filière des industries extractives en Afrique : « Il nous faut en même temps travailler davantage pour rompre le cercle vicieux de l'échange inégal qui fait de l'Afrique un réservoir de matières premières exploitées à bas coût, et dont une partie lui est ensuite revendue à des prix exorbitants. Il y a urgence à améliorer nos outils de production, y compris les infrastructures énergétiques, du numérique, de la logistique et du transport afin de soutenir la productivité de nos industries. »
Encore des efforts à faire
Le Sénégal exploite déjà des mines d'or et de zircon. Mais son économie va être transformée cette année avec le lancement de l'exploitation de ses gisements gaziers et pétroliers. Pour la société civile, adhérer à la norme Itie pour la transparence en 2013 a permis au Sénégal d'améliorer sa transparence, par exemple en publiant les contrats, mais l'État doit encore faire beaucoup d'efforts.
Plus de transparence
Pour Papa Fara Diallo, président de la coalition Publiez ce que vous payez, « Dans le code minier du Sénégal, il est prévu un certain nombre de fonds que l'État doit reverser aux collectivités territoriales. Ce sont des fonds qui sont tirés des industries extractives et qui doivent être reversés aux collectivités territoriales. Malheureusement, ces fonds ne sont pas reversés depuis au moins 2009 et cela crée des suspicions sur la transparence. Cet argent qui a été collecté, on en fait quoi ? ». La société civile demande aussi plus de transparence sur la liste des bénéficiaires effectifs dans la sous-traitance.