Madagascar traverse une mauvaise passe, mais le pays n'est pas dans une situation désespérée. Une partie importante de son économie a été fortement impactée par la crise de ces deux dernières années, mais la remontée est possible si l'ensemble des élites se donne la main pour bâtir un programme réaliste. Jusqu'à présent, c'est la politique partisane qui a été à l'origine de cette lente descente de la Grande île au point de la placer dans le peloton de queue des pays les moins avancés.
Le besoin d'un nouveau souffle pour le pays
Le cas de Madagascar suscite l'incompréhension des observateurs étrangers. Ils notent que c'est un pays qui n'a pas connu les ravages d'une guerre civile, mais est devenu l'un des plus pauvres du monde. Il a d'énormes potentialités, il dispose d'immenses richesses minières, il a un vaste territoire qui peut être cultivé et tout en devenant auto-suffisant sur le plan alimentaire, peut devenir un pays exportateur de denrées agricoles.
Durant cette dernière décennie, Madagascar n'a cessé de péricliter. Les citoyens subissent, à leur corps défendant, les effets de la politique menée par leurs dirigeants. On ne peut nier les effets du coup d'État de 2009, provoquant l'isolement du pays sur le plan international, mais il y a eu les malversations et les divers trafics qui ont appauvri notre nation. Le retour à l'ordre constitutionnel pouvait faire espérer un redressement progressif de la situation.
On a constaté une exacerbation des rivalités politiques. L'élection présidentielle de 2018 a mené au pouvoir l'homme fort de la transition, qui a présenté un programme mirobolant. Le PEM, qui devait faire avancer le pays, est resté au stade de programme. Des constructions d'ouvrages ont eu lieu, mais le marasme s'est installé. La crise de la Covid a, certes, eu des répercussions et a détruit tout un pan de l'économie. Le pays a subi également l'assaut des cyclones et les conséquences du réchauffement climatique ne doivent pas être négligées. Mais c'est d'un nouveau souffle dont la Grande île a besoin.
