Madagascar: Autonomie universitaire - La loi jugée anticonstitutionnelle par la HCC

L'atmosphère continue d'être tendue entre les autorités du pays et les membres du Syndicat des Enseignants-Chercheurs et Chercheurs enseignants de l'Enseignement supérieur (SECES). Ce, malgré quelques tentatives de diversion initiée par un certain bord pour détourner l'attention de l'opinion publique.

« La loi n°2022-022 sur l'autonomie des Universités et des Établissements Publics d'Enseignement supérieur et de Recherche scientifique n'est pas conforme à la Constitution et ne peut être promulguée ». C'est ce qu'on peut lire dans la décision n°05-HCC/D3 du 7 juin 2023 publiée par la Haute Cour Constitutionnelle.

Une publication qui survient après des mois durant lesquels ladite loi a été en instance auprès de cette institution et qu'un article paru dans nos colonnes semble avoir bousculé les juges constitutionnels. Du côté des enseignants chercheurs et chercheurs enseignants, la décision est mal vue. « L'on veut absolument mettre définitivement enterrer sous terre l'enseignement supérieur et la recherche scientifique à Madagascar. Il est à genoux depuis des années déjà » nous confie avec amertume un enseignant-chercheur qui a préféré taire son nom.

Suspendus

À en croire celui-ci, le microcosme de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique malgache fait actuellement face à de nombreux vides juridiques que la loi 2022-022 a tenté de combler. Il conviendrait de noter que la décision relative à la loi en question a été citée dans la déclaration faite par le Seces suite à leur congrès national organisé les 9 et 10 juin dernier. Une des demandes de ce syndicat a eu écho auprès des autorités compétentes. Sauf que la réponse soit négative et ne correspond pas à leurs attentes.

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Ultimatum

Dans sa déclaration faite le 10 juin dernier, le SECES somme les autorités compétentes de satisfaire leur revendication jusqu'à la fin de ce mois. En cas de non-résolution des problèmes, le syndicat en appel au Président de la République (mamim-bahoaka selon la déclaration) afin que celui-ci procède au remerciement des responsables « incompétents et faisant office d'obstacle à la satisfaction des revendications » dans les plus brefs délais et sans condition. Dans la tournure où vont les choses, l'on serait tenté de penser que des entités aient intérêt à ce que le torchon brûle entre les syndicalistes de l'enseignement supérieur et les gouvernants. Pour l'heure, le Seces ne s'est pas encore prononcé suite à la décision de la HCC. Sûrement que les syndicalistes attendent la fin de leur ultimatum.

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