Le Premier ministre Rainilaiarivony des trois dernières reines de Madagascar a, à son service l'officier de XIII honneurs Rainimboay. Ce dernier s'illustre en 1868, en déjouant le complot de quelques officiers généraux.
Les instigateurs, notamment les XVI honneurs Andriantsitohaina et Ralaitrimo, montent à l'époque ce coup d'État qui vise Rasoherina elle-même afin de mettre sur le trône le prince Rasata, et son chef de gouvernement.
La souveraine, déjà atteinte par la maladie qui l'emportera peu après, se repose alors à la résidence de Rainilaiarivony à Amboditsiry. Le 18 mars 1868, Rainimboay, avec trois autres officiers restés dévoués à la Reine et au Premier ministre- les XV honneurs Razinisoa et Rainilaza et le XIII honneurs Rainizanoa- se portent auprès de celle-ci pour l'avertir du danger.
Bien que n'étant pas aussi célèbre que Rainilaiarivony, Rainimboay qui a donc son heure de gloire en 1868, descend d'une grande famille merina. La plupart des familles riches tiennent à honorer leurs ancêtres en édifiant des tombeaux d'une grande majesté. C'est ainsi que, selon l'archéologue Marie-Cécile Hyais dans une étude datée de 1971, à sa mort, le corps de Rainimboay est enfoui dans son tombeau à Ankadifotsy, sur une esplanade vers laquelle aboutissent à l'époque de petits sentiers sinueux. Tombeau qui rappelle par bien des aspects celui de Rainiharo, Premier ministre de Ranavalona Ire et père de Rainilaiarivony.
L'édifice est ainsi isolé. Il est « flanqué à l'est d'une maison ancestrale à un étage dont les vestiges, dans les années 1970, laissent encore apparaitre une similitude de style ». Il est, en fait, situé au centre d'une agglomération, entouré d'un tamboha protecteur, dont il reste, à l'époque où l'auteure écrit, quelques traces le long du sentier.
Décrivant l'édifice, elle précise qu'il est construit en pierre de taille et occupe un emplacement de 11m50 de côté. Il est entouré d'une galerie couverte, surbaissée en arceaux, comptant sur chacune de ses faces cinq arcades. Les colonnes au nombre de dix-huit initialement- il en reste quinze en 1971- reposent sur un soubassement de forme carrée. La base de la colonne rappelle le chapiteau bulbeux décoré de larges feuilles. Le chapiteau s'orne en sa partie supérieure d'un motif de feuilles d'acanthes. Les arches se rejoignent en pilastres à cannelures transversales et sont ornées de trèfles appendus au milieu des cintres.
Le tour de l'édifice est surmonté d'une balustrade avec balustres méplats séparés par des traverses rectangulaires nervurées, dont le motif rappelle celui des arcs et pilastres. « La traverse se prolonge dans un ordre régulier : une traverse d'angle, six méplats, une autre, sept méplats, et ainsi de suite jusqu'à l'angle opposé où l'on retrouve six méplats avant la dernière traverse d'angle. Et chaque traverse se retrouve dans le prolongement d'une colonne. »
Poursuivant sa description, Marie-Cécile Hyais indique qu'après avoir franchi les trois marches de l'escalier d'accès et atteint l'entrée à porte pivotante, sept marches de pierre donnent accès à la plateforme supérieure. Cette terrasse est entourée jusqu'en 1900, d'après une photo de M. Groult qui reproduit le tombeau dans son unité. La terrasse était entourée d'un motif en forme d'encadrement d'environ deux mètres de haut avec, sur chacun des côtés, des arcades... chargées en leur milieu d'un trèfle en clef de voûte et soutenues par douze colonnes.
En 1971, il ne reste plus que la face est de l'édifice, indique l'archéologue. Deux piliers d'angle « formant stèle » sont dressés sur un piédestal massif à base carrée, en tronc de pyramide, avec une colonne à demi engagée et surmontée chacune d'une colonne cylindrique ornée de motifs en spirale et terminée par un petit hémisphère. Les demi-colonnes qui soutiennent l'ensemble de ce cadre, terminé par une corniche simple, gardent les mêmes motifs que pour celles de la galerie ouverte. À l'ouest, une dalle marque l'entrée de la chambre funéraire flanquée de deux demi-colonnes « dont il ne reste plus que les bases carrées ». Le mausolée est un quadrilatère situé au centre de la terrasse.