La campagne de circoncision commence mal. Des garçons circoncis sont hospitalisés, suite à des accidents.
L'avenir s'annonce sombre pour trois garçons, hospitalisés au centre hospitalier universitaire Joseph Ravoahangy Andrianavalona (CHU JRA). Les deux ont été amputés de la totalité ou presque, de leur pénis, pendant leur circoncision. Le troisième souffre d'une brûlure de la peau de la verge. Les témoignages de leurs mères sont poignants. « Il a été circoncis, au mois de mai, lors d'une campagne de circoncision organisée par notre église à Anatihazo Isotry.
Les personnes qui l'ont opéré ont dit que sa verge est enfouie. Il a été, par la suite, emmené d'urgence à l'hôpital. Mais il n'y avait plus rien à faire. Il ne restait rien de sa verge », témoigne la mère du premier, Marie Jeanette Voahanginirina, lundi. L'autre, un garçon âgé de 3 ans, aurait été victime d'un « médecin ivre », il y a deux ans. « C'était le mariage de ma soeur, la veille de la circoncision.
Le médecin qui n'est autre qu'un ami de mon mari, a pris de l'alcool pendant cette fête. Je ne sais pas s'il était encore soûl pendant l'opération. Il a tout coupé. Ce médecin ne nous a même pas présenté d'excuses. Alors que c'est l'avenir de mon enfant qu'il a détruit. Cet accident nous a ruinés. Nos biens ont été épuisés par les longs traitements », regrette Florence Rasoampianina, une femme en provenance de Faratsiho.
Une technique précise
Le troisième enfant aurait été brûlé par un fer à souder. Chaque année, quatre à cinq cas de circoncisions ratées sont admis dans cet hôpital. En ce début d'hiver, il y a déjà trois cas. Le service de la chirurgie pédiatrique connaît, également, des cas de complications post-opération, à savoir, l'hémorragie, les infections dues au non-respect de l'hygiène. Les victimes peuvent en mourir. Le professeur Aristide Romain Raherison, chirurgien-pédiatre, exhorte à la prudence. « Méfiez-vous de la personne qui opère vos enfants.
La circoncision n'est pas une opération banale. Elle nécessite une technique précise. Autant que possible, circoncisez vos enfants à l'hôpital. Le masque à gaz est nécessaire pour calmer l'enfant. Car le fait que l'enfant soit très agité pendant l'opération, peut créer un accident, en une fraction de secondes », explique-t-il. Il met, également, en garde contre les charlatans. Certains utilisent des fers à souder à la place d'un bistouri électrique, un appareil médical utilisé par les professionnels. Ces enfants, les premiers cas de circoncision ratée, en cette saison, continuent leurs traitements à l'hôpital. Le but est de cicatriser leurs lésions et de les aider à uriner. Leur procréation serait improbable.