Samboko, village situé à 58 kilomètres de la ville de Beni au Nord-Kivu dispose désormais de l'éclairage public. Avant que la MONUSCO n'y installe des lampadaires solaires, la population faisait face à l'obscurité qui occasionnait des cas d'insécurité perpétrés par des groupes armés.
Les soixante-cinq lampadaires installés sur financement de la MONUSCO vont éclairer les voies publiques du village, en proie à l'insécurité. Le coût de ce projet à impact rapide s'élève à 48 300 dollars américains.
Lors de la cérémonie inaugurale vendredi 9 juin, Joseph Numondjo, représentant de l'administrateur du territoire de Beni s'est réjoui du fait que « la lumière fait reculer l'insécurité ».
Rappelons que le village de Samboko a déjà connu des cas d'insécurité par le passé. Ici, tout le monde garde en mémoire le douloureux souvenir de l'attaque armée du 26 mai 2018. Ce jour-là, un groupe des rebelles ADF attaque le village et détruit l'unique centre de santé. Onze personnes sont enlevées. Une seule a été retrouvée.
Depuis cette attaque de triste mémoire, le village se vidait. Mais c'est depuis 2020 que les habitants ont commencé à retourner chez eux. Selon les décomptes du chef du village, Kapalalo Baemuka, un peu plus de 9 000 personnes y vivent actuellement. Avant l'attaque, on y comptait 12 000 habitants.
L'autorité locale se réjouit de l'installation des lampadaires, alimentés à l'énergie solaire. Il en est convaincu que cet éclairage va convaincre les derniers déplacés encore hésitant, à regagner leur village.
Pour Josiah Obat, chef de bureau de la MONUSCO à Beni, l'idée de ce projet est bien d'améliorer les conditions sécuritaires dans la zone. Il a fait observer que « l'expérience que nous avons vécue est que partout où on a installé l'éclairage public, les conditions sécuritaires s'améliorent.
Là où il y a de l'éclairage, les groupes armés ont un peu plus de mal à s'attaquer à la population civile. C'est pourquoi quand la population du village avait formulé cette demande à notre base de Mayimoya, nous avons répondu favorablement ».
« Ici, à Samboko, il y a toujours eu de l'insécurité », renchérit Joseph Numondjo, représentant de l'administrateur du territoire. « Avec l'obscurité, il n'y avait pas moyen que nos services de sécurité fassent leur travail comme notre population le demande.
Mais avec l'appui de la MONUSCO qui installe l'éclairage public, ça permettra à ce que notre population soit à l'aise du point de vue de la sécurité pendant la nuit. Comme vous le savez, c'est pendant la nuit que les ennemis attaquent. C'est pourquoi nous avons de la gratitude vis-à-vis de la MONUSCO ».
Myriam Kahambu de la ligue des femmes de Samboko, est, elle aussi convaincue de ce que l'éclairage public dans son village va tout changer :
« Cet éclairage pourra réduire les cas d'insécurité, des vols nocturnes et de viol. Il pourra aussi faciliter la PNC et les FARDC à mieux contrôler le village. Cette oeuvre grandiose et louable que nous offre la MONUSCO en signe de considération pour la population, pourra consolider la collaboration entre la population bénéficiaire et la MONUSCO ».
Privés d'eau potable, les habitants de Samboko recourent à deux sources pour s'approvisionner. Problème : elles sont éloignées du village.
Les premiers lampadaires installés en avril dernier permettent désormais aux civils de s'y rendre sans grande crainte, même pendant la nuit.
