Congo-Brazzaville: Combattre la pollution plastique

« Combattre la pollution plastique », tel est le thème de la Journée mondiale de l'environnement célébrée chaque année le 5 juin, depuis 1973. Son origine se trouve dans une résolution historique approuvée l'an dernier par 175 sur 193 États membres de l'Organisation des Nations unies visant à mettre fin à la pollution plastique et à conclure un accord international juridiquement contraignant qui sera prêt d'ici la fin de l'année 2024.

Ce faisant, ils ont porté une action sur les Objectifs de développement durable (ODD) 13, 14 et 15 qui concernent respectivement la lutte contre les changements climatiques, la préservation de la vie aquatique et la protection de la vie terrestre.

Le plastique est principalement produit à partir de pétrole et de gaz, qui sont tous deux des combustibles fossiles. Plus nous produisons de plastique, plus nous avons besoin de combustibles fossiles, et plus nous intensifions la crise climatique. De plus, les produits en plastique créent des émissions de gaz à effet de serre tout au long de leur cycle de vie.

Le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) estime que plus de 400 millions de tonnes de plastique sont produites chaque année dans le monde, dont la moitié est conçue pour n'être utilisée qu'une seule fois. De cela, moins de 10 % sont recyclés. On estime que 19 à 23 millions de tonnes se retrouvent chaque année dans les lacs, les rivières et les mers.

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les microplastiques - de minuscules particules de plastique jusqu'à 5 mm de diamètre - se retrouvent dans les aliments, l'eau et l'air. On estime que chaque personne sur la planète consomme plus de 50 000 particules de plastique par an - et bien plus si l'on considère l'inhalation ajoute le PNUE.

« Nous sommes au milieu d'un raz-de-marée toxique et le plastique polluant notre environnement a un impact négatif sur les droits des personnes à un environnement sain, à la vie, à la santé, à l'alimentation, à l'eau et à un niveau de vie adéquat ».

Ainsi se sont exprimés David R. Boyd, rapporteur spécial des Nations unies sur les droits de l'homme et l'environnement, et Marcos Orellana, rapporteur spécial sur les substances toxiques et les droits de l'homme, au moment où le monde célèbre le 75e anniversaire de l'adoption de la Déclaration universelle des droits de l'homme.

Avec la science et les solutions disponibles pour résoudre le problème, les gouvernements, les entreprises, les autres parties prenantes et chacun d'entre nous devront intensifier et accélérer les actions pour résoudre cette crise.

C'est en 1972, à la Conférence des Nations unies sur l'environnement tenue à Stockholm, en Suède, que la question du lien entre développement économique et dégradation de l'environnement a été abordée pour la première fois sur le plan international.

Le développement durable, défini comme un développement qui permet aux générations présentes de satisfaire leurs besoins sans compromettre la capacité des générations futures à satisfaire les leurs, appelle à bâtir un avenir inclusif, durable et résilient pour les êtres humains et pour la planète.

A cette fin, il s'impose la nécessité d'harmoniser trois éléments essentiels, à savoir la croissance économique, l'inclusion sociale et la protection de l'environnement, nécessaires au bien-être des individus et des sociétés. Il est donc de notre responsabilité, en tant qu'acteur du changement, de nous assurer du suivi et du respect des engagements pris aussi bien au niveau international que national.

Au Congo, en réponse à cette problématique qui préoccupe la planète entière, le gouvernement, avec l'appui des agences des Nations unies, notamment le PNUD sur financement GEF à hauteur de $4,890 000, a initié un programme de préservation de la mangrove, véritable puits de séquestration de carbone et de gestion durable des déchets, intégrant le plastique qui pollue le littoral congolais et à la base d'une mortalité importante des tortues marines.

De même que le pays a signé avec l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture un projet sur le renforcement des espaces dédiés à la production de bois énergie financé par l'Initiative pour la forêt d'Afrique centrale (Cafi), à hauteur de 7 millions de dollars et un projet d'opérationnalisation et vérification d'un coût de 2 millions de dollars.

La République du Congo fait partie intégrante du Bassin du Congo, le deuxième plus grand puits de carbone au monde après l'Amazonie (au Brésil et dans d'autres pays).

De plus, le Congo dispose, en partage avec la République démocratique du Congo, d'une vaste étendue de tourbière qui constitue un stock important de carbone qui participe à une meilleure régulation thermique de la planète, soutenue par l'important réseau hydrographique du fleuve Congo, deuxième au monde par son débit, qui couvre l'Afrique de l'Est et du centre. Les analyses montrent que la déforestation dans les pays du Bassin du Congo aurait un impact dévastateur sur la planète.

Durant cette décennie d'action, où l'accélération pour l'atteinte de la mise en oeuvre des ODD reste une priorité pour tous, le système des Nations unies continuera à accompagner le Congo dans ses efforts de préservation de l'environnement dont son leadership est reconnu au niveau régional et à l'aider à passer d'une économie brune, essentiellement ayant pour base l'extraction du pétrole, à une économie verte durable qui servira le monde à travers la préservation de l'environnement.

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