Une nouvelle étape dans les dissensions entre Paris et Rabat. Le chef de l'organisation patronale française Medef Geoffroy Roux de Bézieux a vu sa visite du 26 juin annulée par son homologue marocain en raison du contexte diplomatique entre les deux pays. Un contexte qui touche donc désormais les milieux économiques.
Nous ne faisons pas de politique, clamait le Medef lors de l'annonce de la visite la semaine dernière. Si les relations économiques entre la France et le Maroc avaient jusque-là échappé aux bisbilles diplomatiques entre les deux pays, cette fois la crise est trop profonde.
Contactée par RFI, la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM) explique que l'annulation est « due au contexte actuel des relations Maroc-France qui ne se prête pas à cette visite ». Une façon plutôt franche de dire que des signes d'amitiés officiels entre les deux états ne sont pas les bienvenues en ce moment, ce qui était déjà le cas pour les évènements diplomatiques et politiques, mais pas encore pour le milieu économique.
Depuis plusieurs mois, le Maroc n'a plus d'ambassadeur à Paris et les signes d'agacement marocains sont nombreux en direction de la France.
En cause notamment : les tentatives de rapprochement français avec l'Algérie ou encore la position pas assez favorable de la France sur la question du Sahara occidental, chère au royaume.
À force de durer, cette crise a donc atteint les fondamentaux des relations franco-marocaines : la France est toujours le deuxième partenaire économique du royaume derrière l'Espagne. Mais l'annulation de cette visite est un symbole fort, dans un contexte où les entreprises françaises convoitent plusieurs importants marchés marocains dans le ferroviaire ou l'énergie.