Tchad: La société civile réagit à la tournée du président Mahamat Idriss Déby dans le Sud

Après la tournée du président de transition Mahamat Idriss Deby dans le sud du Tchad, la société civile s'est montrée sceptique. Car cette tournée, qui a débuté le 5 juin et se poursuit jusqu'au dimanche 18 juin, s'est faite dans des régions réputées acquises à l'opposition. Il a, cette fois, été dans sept provinces, dont le Mandoul, le Moyen-Chari, les Logone oriental et occidental, après une première étape qui l'a conduit dans le Nord à la mi-mai 2023.

L'un des principaux objectifs de Mahamat Idriss Deby Itno, selon ses services de communication, était de « redonner confiance aux populations », après la série de massacres qui ont fait des dizaines de victimes au cours des deux derniers mois, notamment dans le Logone oriental.

« Une occasion manquée »

Scholastique Coco de la Ligue tchadienne des droits de l'homme (LTDH) de Baïbokoum estime que cela a été « une occasion manquée » : « La province du Logone oriental, depuis le 15 avril, a commencé à enregistrer des cas de tuerie. Le président est venu juste s'arrêter à Doba. Ne pas descendre dans les départements à problèmes pour s'enquérir de la situation. Il n'est pas venu pour partager la peine de la population de cette province, ni faire preuve de sa compassion. »

Le président de transition était également attendu sur les questions économiques. Le Sud qui produit le pétrole, la principale ressource du pays, se dit marginalisé et attendait des annonces fortes. Électrification, constructions de routes, d'hôpitaux, d'écoles : Mahamat Idriss Deby Itno a multiplié les promesses à toutes les étapes, « comme feu son père », estime Scholastique Coco.

Sceptique

Espoir Dionkeye, président de l'association Vie et Espoir de Moundou dans le Logone occidental est lui aussi sceptique : « Il était ici il y a de cela 14 mois. Donc, ce n'est pas la première fois. Mais nous, dans l'association, on veut que ces choses-là cessent ».

Cela n'a rien à voir, explique le porte-parole du MPS et conseiller à la présidence, Jean-Bernard Padaré, qui parle de « projets réalistes qui sont en cours pour certains ». Il réfute également les accusations de campagne électorale avant l'heure, en rappelant que le président de transition n'a fait acte de candidature à aucun scrutin.

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