Accusée ces derniers temps de torture et mauvais traitements par les organisations non gouvernementales, la police congolaise va bénéficier pendant trois ans d'un programme d'appui à sa professionnalisation, financé à hauteur de cinq millions d'euros par l'Union européenne (UE). Dénommé « police + », il a débuté officiellement mardi 13 juin.
Le ministre de l'Intérieur Raymond Zéphyrin Mboulou a lancé ce programme en présence de quelques hauts gradés de la police congolaise : « Le programme "Police +" a pour objectifs, entre autres, de prévenir toute forme de torture, de traitements dégradants ou inhumains. C'est un excellent projet qui va permettre d'aider structurellement les forces de police à mieux gérer les personnes gardées à vue pour une meilleure prise en charge », a-t-il déclaré.
Expert principal du projet, Hervé Le Pennec a apporté d'autres précisions sur ce programme qui vise également à moderniser les commissariats de police à Brazzaville et à Pointe-Noire. « Il s'agit d'accompagner la police vers des pratiques respectueuses des droits humains fondamentaux et de la dignité des personnes, par un accueil du public amélioré, des enquêtes plus abouties, la création d'une police de proximité, des policiers référents », s'est exprimé M. Le Pennec.
De son côté, Joseph Likibi de la société civile congolaise soutient que la torture est une triste réalité dans le pays. Pour lui, ce programme tombe à point nommé : « C'est que c'est parti d'un constat des situations qui se passent dans notre pays. Justement, les forces de l'ordre ne sont pas suffisamment professionnelles », a-t-il souligné.
Le plus grand drame enregistré dans un commissariat de Brazzaville remonte à 2018 : 13 jeunes y ont été retrouvés morts des suites de torture. L'affaire avait donné lieu à un procès à fin duquelau moins six policiers ont été condamnés.