410 personnes ont été interpellées à la suite des violentes manifestations qui ont eu lieu après la condamnation du leader du part Pastef, Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme pour corruption de la jeunesse dans l'affaire «Sweet Beauty». C'est le parquet du Tribunal de Grande Instance de Dakar qui a donné l'information dans un communiqué rendu public hier, mardi 13 juin. Il annonce l'ouverture d'une information judiciaire contre les auteurs de faits graves.
«L'intervention des forces de défense et de sécurité a toutefois permis l'interpellation de quatre-cent-dix (410) personnes qui ont participé aux manifestations et sont également impliquées dans ces faits à caractère criminel», rapporte le communiqué signé le Procureur de la République, Abdou Karim Diop.
Selon la même source, «le ministère public a opté pour un règlement graduel en considération de la nature des faits reprochés à chaque individu déféré». Du coup, certains des mineurs ont été libérés. «En ce sens, les mineurs sont généralement mis en liberté provisoire avec une remise à leurs civilement responsables, ceux d'entre eux qui sont âgés de moins de treize (13) ans n'ont pas fait l'objet de poursuites; mais si le maintien en détention s'impose, ils sont poursuivis devant le tribunal pour enfants», indique la note du Parquet. La même source précise que «les manifestants dont l'implication est moindre, ont été poursuivis devant la juridiction des flagrants délits pour des faits de manifestations non autorisées sur la base de l'article 98 du code pénal».
Ouverture d'une information judiciaire contre les auteurs de faits graves
Cependant, à en croire le Procureur de la République, Abdou Karim Diop, «pour les autres manifestants, le ministère public a estimé utile, eu égard à la gravité des faits qui leur sont reprochés et à l'étendue des dégâts matériels causés, pour la plupart, par des incendies que ces derniers ont délibérément provoqués, d'opter pour la pleine rigueur de la loi dans les poursuites».
Dans cette optique, le Procureur a requis l'ouverture d'une «information judiciaire contre ces individus pour des faits d'association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, participation à un mouvement insurrectionnel, actions diverses causant des dommages aux personnes ou à leurs biens, actes et manoeuvres de nature à compromettre la sécurité publique conformément aux dispositions des articles 80, 97, 98, 255, 431-1 et suivants du code pénal».
A en croire le parquet, «ces procédures visent également à situer la responsabilité de toutes les personnes instigatrices de ces violents attroupements». Allant plus loin pour situer les responsabilités dans les violentes manifestations, «une information judiciaire a été ouverte contre X», indique le communiqué du parquet.
Pour rappel, le 1er juin dernier, après la condamnation d'Ousmane Sonko, des échauffourées ont eu lieu dans plusieurs quartiers de Dakar entre les forces de l'ordre et des jeunes qui protestaient contre le verdict de la Chambre criminelle du tribunal de grande instance hors classe de Dakar. Comme conséquences : des pertes en vies humaines, des dégâts matériels portant notamment sur des édifices publics, des biens mobiliers et immobiliers.