La représentante spéciale du secrétaire général de l'ONU chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit, Pramila Patten, a visité l'hôpital Heal Africa de Goma. Cette structure spécialisée dans le traitement des victimes de violences sexuelles fait face à plusieurs difficultés présentées à Pramila Patten.
Parmi celles-ci, l'on peut citer la prise en charge des femmes victimes de viols, mais aussi de leurs enfants, nés du viol, acceptés difficilement dans la famille, rapporte Dr serge Kahatwa Kiringa, médecin directeur de Heal Africa.
« Nous n'avons pas d'appui pour prendre en charge les survivants des violences sexuelles, notamment les enfants issus du viol, qui éprouvent beaucoup de problèmes. Ils ne sont pas acceptés par leurs mères. Parfois difficilement ! Mais aussi, dans les familles où vivent ces mères », explique Dr serge Kahatwa.
Il fait remarquer que ces survivantes des violences sont souvent démunies et ont un niveau d'instruction très bas.
« Sur le plan économique, leur famille n'est pas suffisamment appuyée, etc. Le fait d'avoir Mme Pramila ici chez nous, c'est l'occasion de présenter ce défi. Voir comment réinsérer non seulement la maman, mais aussi, avec elle, l'enfant issu du viol. Et, si on ne prend pas en charge cet enfant-là dès la naissance, nous exposons la communauté, quelque part », prévient Dr serge Kahatwa.
Entre avril et mai 2023, environ 100 filles de moins de 18 ans, victimes de viols en zone de conflit ont été reçues à l'hôpital Heal Africa de Goma. Sur place, Pramila Patten a écouté les plaidoyers sur les besoins et difficultés principalement sur l'accès aux soins, à l'éducation et à la justice.
Les responsables de l'hôpital ont aussi signifié que plus de 300 enfants issus de viols, sont nés de mères mineures, avec risque d'apatridie. Ils sont stigmatisés et rejetés. Plus de 15.000 cas de viols ont été référés à la justice, avec seulement 60 jugements.