Après un premier rapport, publié mardi 13 juin, sur les crimes de guerre présumés commis par le M23, l'ONG rend public un nouveau rapport, sur le village de Kishishe cette fois. Cette localité du Nord-Kivu a été occupé par le groupe armé entre novembre et avril dernier. L'enquête révèle la présence d'au moins 14 fosses communes dans la localité.
Impossible de savoir combien ont été tués. Mais Human Rights Watch explique que de nombreux habitants affirment avoir vu les hommes du M23 exécuter des dizaines de personnes. À l'aide d'une vingtaine de témoignages, d'images satellites, de photos et vidéos, l'ONG affirme que lorsqu'ils contrôlaient Kishishe entre novembre 2021 et avril 2023, les rebelles ont sommairement tué des miliciens qu'ils avaient capturés ou des habitants qu'ils soupçonnaient d'appartenir à des mouvements armés ennemis.
Les témoins ont affirmé avoir vu ces crimes, et ont décrit les hommes armés semer la mort de maison en maison, au marché ou encore à l'église, abattant les hommes principalement. Clémentine de Montjoye, chercheuse au sein de la division Afrique de Human Rights Watch (HRW), nous en dit plus sur les circonstances de ces morts.
Clémentine de Montjoye
Le M23 a parfois contraint certains habitants à enterrer des corps. D'autres ont été enrôlés de force et ont décrit le groupe armé, tuant ceux soupçonnés d'appartenir aux miliciens hutus rwandais FDLR.
Aujourd'hui, plusieurs fosses communes contiendraient jusqu'à vingt corps. Une partie a été creusée alors que le M23 contrôlait Kishishe. Mais après le départ des rebelles, les villageois ont dû enterrer d'autres cadavres découverts par la suite.
Human Rights Watch demande que le gouvernement enquête mais aussi dépêche des experts médico-légaux internationaux afin de préserver et d'analyser ces preuves pouvant servir aux investigations.