Congo-Brazzaville: Évocation - La reconnaissance de la communauté culturelle à Sony Labou Tansi

Décédé le 14 juin 1995 à Brazzaville, il y a vingt huit ans, Marcel Ntsoni alias Sony Labou Tansi a reçu, le 14 juin 2023, un hommage de la communauté culturelle congolaise au Centre culturel éponyme.

C'est le directeur de cabinet de la ministre de l'Industrie culturelle, artistique et des Loisirs, Lis Pascal Moussodji, qui a patronné la cérémonie d'ouverture de l'événement placé sur le thème « De Marcel Ntsoni à Sony Labou Tansi ». Dans son mot de circonstance, il a reconnu l'immensité de l'oeuvre culturelle et artistique de l'illustre disparu faite d'une dizaine de romans et récits, de plusieurs pièces de théâtre et de trois recueils de poèmes.

Pascal Moussodji a indiqué, par ailleurs, que « c'est une tâche pas trop facile que d'évoquer un homme pluridimensionnel comme Marcel Ntsoni dont la réputation a traversé les frontières au point de le hisser au rang des plus grands écrivains africains de son temps ».

Pour sa part, Nicolas Bissi, un des compagnons de Sony Labou Tansi, a fait un témoignage pathétique sur « l'homme du jour ». Il a édifié l'auditoire sur la thématique de la journée. Bissi dit avoir travaillé sur le plan artistique avec l'illustre disparu qui était, par plusieurs fois, son metteur en scène lors de ses représentations théâtrales.

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Une cérémonie riche en sons et en couleurs tant les groupes musicaux et théâtraux ont alterné sur le podium entre des interventions. La communauté culturelle a été marquée non seulement par une exposition photos mais également par la prestation des batteurs habiles de tam-tams qui esquissaient des pas de danses avec agilité. Le député de la deuxième circonscription électorale de Bacongo, Vadim Osdet Mvouba, a rehaussé de sa présence l'éclat de cette cérémonie.

Qui a été Sony Labou Tansi ?

Sony Labou Tansi est né de père de la République démocratique du Congo et d'une mère de la République du Congo. Aîné de sept enfants, Marcel Sony apprend le français à l'école, puis étudie à l'École normale supérieure d'Afrique centrale. À partir de 1871, il enseigne le français et l'anglais à Kindamba, dans le département du Pool, puis à Pointe-Noire.

À la publication de son premier roman, La vie et demie, en 1979 en France, il choisit pour pseudonyme Sony Labou Tansi, en hommage à Tchicaya U Tam'si. Satire féroce de la politique fondée sur la torture, le meurtre et le culte de la personnalité, dénonciation de la dictature, ce roman se déroule dans un pays imaginaire, la Katamalanasie.

Dramaturge, fortement soutenu par le festival des francophones en Limousin, ses pièces de théâtre sont jouées en France, en Allemagne, en Italie et aux États-Unis. Il a dirigé la troupe du Rocado Zulu Théâtre, à Brazzaville.

En 1994, Il est radié de la fonction publique et son passeport lui est retiré à la suite de son opposition politique au président de la République d'alors, Pascal Lissouba. Affaibli par la maladie mais incapable d'obtenir le traitement adéquat en l'absence d'un passeport et d'une autorisation de sortie du pays, il meurt à l'âge de 47 ans, le 14 juin 1995, quatorze jours après son épouse Pierrette, morte le 31 mai 1995. Ce couple a laissé trois filles. .

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