L'auteur de la rumeur faisant état sur Facebook de la mort du célèbre journaliste pour avoir sodomisé un gamin de 13 ans a été interpellé et inculpé avec son informateur avant d'être placé en détention provisoire. L'idée d'un règlement de compte politique visant principalement le maire de Bikok évoquée.
M. Agoume Mariano et M. Fouda Abanda Pie Claude méditent leur sort à la prison centrale de Yaoundé-Kondengui depuis le 8 juin 2023. A cette date, l'un des juges d'instruction du Tribunal de première instance (TPI) de Yaoundé - Ekounou les a inculpés de l'infraction «d'avoir publié ou propagé par voie de communication électronique une information de nature à porter atteinte à l'honneur ou à la considération de Jean Claude Ottou sans pouvoir rapporter la preuve de la véracité ou justifier que vous avez de bonnes raisons de croire à la véracité de ladite information». Il les a aussitôt placés en détention provisoire pour une durée initiale de 6 mois.
Le dernier cité était en service au cabinet du ministre de l'Eau et de l'Energie jusqu'à son interpellation par le Service central des recherches judiciaires (Scrj) du Secrétariat d'Etat à la Défense (SED) chargé de la gendarmerie.
M. Fouda Abanda est aussi membre du bureau de la section du Rassemblement démocratique du Peuple camerounais (Rdpc) dans l'arrondissement de Bikok. M. Mariano Agoume, pour sa part, se présente comme journaliste. Ces deux personnes ont été interpellées, l'une après l'autre, suite à une plainte déposée par M. Jean-Claude Ottou le 16 mai 2023 au Scrj.
Journaliste à la réputation assise et ancien Directeur général adjoint de MTN Cameroun, M. Ottou avait découvert deux jours plutôt une information publiée sur Facebook par M. Egoume à son sujet. Ce dernier informait la communauté de ses amis et la toile toute entière que le célèbre journaliste avait été tué pour avoir sodomisé un garçon de 13 ans.
Au regard de la notoriété de l'ancien DGA, cette rumeur avait rapidement fait le tour de la biosphère, suscitant toutes sortes de commentaires sur sa famille. Cette rumeur étant non fondée, l'ancien rédacteur en chef de Radio Cameroun décidait de saisir la gendarmerie afin de cerner les raisons de cette attaque basse contre sa personne.
Section Rdpc
Selon des sources proches de l'enquête, M. Mariano Agoume, l'auteur de la rumeur controversée, n'a pas compliqué la tâche aux gendarmes. Il aurait spontanément reconnu les faits et dénoncé la source supposée de son «information», M. Fouda Abanda.
Après avoir interpellé puis auditionné les deux suspects, le Scrj les mettait à la disposition du procureur de la République près le Tribunal d'Ekounou, qui décidait de l'ouverture d'une information judiciaire. Le juge d'instruction chargé du dossier a inculpé M. Fouda Abanda et M. Agoume. Il se donne une période initiale de six mois pour mener son enquête, période au cours de laquelle les deux inculpés sont placés en détention provisoire.
Bien que Kalara ne soit pas encore informé des mobiles de la mise en circulation de la rumeur de la mort prétendue de M. Ottou dans des circonstances voulues troubles, le profil de l'un au moins des inculpés, M. Fouda Abanda, laisse croire qu'on pourrait être en face d'un règlement de compte politique visant directement Mme Ottou Crescence, l'épouse du journaliste.
Maire de la commune de Bikok et présidente de la section Rdpc de cette localité, Mme Ottou écoeure ses adversaires par ses actions et son envergure. C'est un leader politique qui s'est d'abord fait un nom dans le monde des affaires.
Il n'est pas exclu que certains challengers locaux de la présidente de la section du Rdpc de Bikok essaient de la déstabiliser en s'attaquant à la belle image de son époux, donc à celle de sa famille, pour en récolter les fruits sur le terrain politique. Mais, pour l'instant, c'est une simple hypothèse qui pourrait être ou non confirmée par l'information judiciaire.
M. Ottou dont la rumeur diffusée par M. Agoumé annonçait la mort, n'est pas à sa première mésaventure de ce type. Il y a une dizaine d'années, il avait déjà été au centre d'une rumeur laissant croire qu'il avait abusé d'une jeune fille dans un salon de beauté à Douala. Cette première rumeur était portée par Aurore Plus, un journal paraissant à Douala.
La plainte déposée contre ce journal n'a jamais été examinée et l'honneur du célèbre journaliste n'a jamais été rétabli. Celui qui dit refuser de s'excuser pour sa réussite sociale est sans doute pressé de savoir ce qui lui vaut la dernière attaque à travers le réseau social Facebook.