Dakar — La première édition d'un symposium-festival de cinéma féministe dénommé "CineFemFest", "Gëstu nataal i jigeen en wolof", se tient vendredi à Gorée, au large de Dakar, "dans le but d'analyser la recherche et de célébrer le cinéma africain avec une perspective féministe", a-t-on appris des organisateurs.
La cérémonie d'ouverture de ce festival est prévue à 18 h 30, précisent-ils dans un communiqué, selon lequel la manifestation est axée sur le travail de deux cinéastes africaines pionnières - Safi Faye (1943-2023) et Khady Sylla (1963-2013) - et va porter sur le thème : "L'héritage".
Des cinéastes, universitaires-chercheures, journalistes, activistes féministes et actrices culturelles sont attendus à cette rencontre prévue pour se poursuivre jusqu'à dimanche.
"Le festival fera un zoom sur l'oeuvre de ces deux cinéastes au talent immense, Safi Faye et Khady Sylla, qui sont encore très peu connues malgré leur filmographie importante alors que leur travail constitue un riche héritage pour les féministes africaines", explique une des organisatrices, docteur Rama Salla Dieng, enseignante-chercheuse d'études africaines au Royaume-Uni.
Elle souligne que "CineFemFest" ambitionne de faire de ces films produits par des féministes africaines un outil d'éducation populaire pour promouvoir l'égalité des sexes dans le sens d'une plus grande transformation de la société en Afrique.
"La dimension féministe est importante dans le sens où un film n'est pas en soi féministe, ou engagé, à moins que son auteur ne le revendique ouvertement. Cependant, les films, à travers le prisme qu'ils présentent, peuvent avoir une signification éducative ou de sensibilisation particulière et importante", note-t-elle.
Au programme de ces trois jours de symposium-festival, il est prévu des projections des films des deux réalisatrices, à savoir pour Safi Faye "Kaddu Beykat ou Lettre paysanne" (1975), "Fad'jal" (1979) et "Mossane" (1996).
Pour Khady Sylla, les films en lice, que sont "Une fenêtre ouverte" (2005), "Le monologue de la muette" (2008) et "Le jeu de la mer" (1992) seront projetés au cours de ce festival.
Selon le communiqué, ces projections organisées en collaboration avec "Gorée cinéma", structure créée par le réalisateur Joe Gaye Ramaka, seront ponctuées par des panels et discussions sur l'oeuvre de ces deux auteures.