Congo-Brazzaville: Formation qualifiante - Soixante-six étudiants formés à l'établissement Makusa

L'information a été donnée par Didyme Essebo, enseignant à l'Ecole supérieure de gestion et d'administration des entreprises (ESGAE), en sa qualité de manager de l'établissement dénommé "Makusa" ou cuisine en français, au cours d'une conférence de presse relative aux six ans de cet établissement gastronomique.

L'établissement que manage Didyme Essebo, loin de s'occuper uniquement de la gastronomie, se consacre également au volet social par la formation qualifiante des jeunes étudiants. Le but étant de leur permettre de sortir de la phase théorique faite à l'institut pour se mettre de plain-pied dans la phase pratique, notamment le monde de la gestion d'entreprise.

« A la base "Makusa", c'est une initiative que j'ai prise dans le cadre du cours que je transmets à l'ESGAE, en l'occurrence "Entrepreneuriat et création de l'entreprise". Chemin faisant, je me suis rendu compte que le cours en lui seul ne provoquait en rien une pulsion chez les étudiants en matière de création d'entreprise.

Je me suis dit que cela restait trop théorique et que l'on devait essayer de passer à la pratique, donc donner aux étudiants la faculté de la réflexion sur comment arriver à créer une société. Nous sommes arrivés à faire le choix du "Makusa" qui veut dire en français cuisine», s'est-il exprimé devant la presse.

Didyme Essebo a précisé que sa passion et sa préoccupation majeures sont de donner de l'expérience aux jeunes. « La première expérience, c'est sur comment créer une société en amont et, en aval, comment la gérer, faire en sorte qu'elle vive.

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Notre préoccupation, c'est donner de la valeur ajoutée aux jeunes, donc les mettre en action. Tout ce qu'on fait à l'école, ils le font ici. On apprend aux étudiants la gestion de stock rationnelle, comment calculer un prix de revient, bref, on les met en pratique sur tout ce qu'ils apprennent à l'école », a-t-il dit.

Le manager de "Makusa" a fait savoir que son établissement a déjà formé soixante-six jeunes en alternance. Pour cette année 2023, ils sont six en formation, parmi lesquels deux de l'Université Marien-Ngouabi, dont une étudiante en médecine qui est en cuisine, et une autre en quatrième année de Sciences économiques qui est au bar, ainsi que quatre étudiants de l'ESGAE.

Outre ces six étudiants, onze autres sont en immersion. Ils suivent les cours de communication marketing jusqu'au début de l'année prochaine. « Ce que nous faisons, c'est quasiment du social, car nous mettons l'action sur la formation. Malheureusement, l'État ne nous accompagne pas, en dehors de l'Agence congolaise pour l'emploi qui est venue nous voir à l'occasion de la célébration des six ans de notre établissement.

J'aimerai que l'État s'approche de nous et tâte le pouls de ce que nous faisons pour voir dans quelle mesure nous pouvons mettre nos efforts ensemble afin que la jeunesse ait quelque chose de consciente en terme de formation. Je voudrai d'un soutien de toutes les bonnes volontés, de toutes les personnes qui pensent qu'elles ont de quoi transmettre à la jeunesse, pas seulement les finances », a-t-il souhaité.

Donner des valeurs aux jeunes en termes de management

Toutefois, Didyme Essebo a relevé quelques difficultés qu'il rencontre. En effet, la plupart des parents d'étudiants ont du mal à comprendre que le restaurant est une entreprise. Pour eux malheureusement, c'est un endroit de débauche, alors que le restaurant en lui seul renferme plus de quarante métiers. Par exemple, la gestion du personnel, des finances, la communication et marketing..., ce que beaucoup de parents ne comprennent pas.

L'autre difficulté, a-t-il énuméré, c'est la jeunesse congolaise qui est habituée à la facilité, attendant que tout tombe du ciel. Pour elle, la formation est secondaire. En dépit de cela, Didyme Essebo ne cesse de s'évertuer à lui donner des valeurs en terme de management.

Outre la formation qualifiante, l'établissement "Makusa" valorise aussi les langues nationales et le port du pagne pour donner un peu plus du grain à moudre à la culture congolaise. « En terme de culture, la première des choses par laquelle nous avons commencé à mettre en avant c'était de donner la possibilité aux artisans congolais de s'exprimer.

Tout ce qui est ici a été fait par eux, avec beaucoup de goût. La deuxième des choses, nous valorisons la "rumba congolaise" qui est une partie intégrante de notre culture. Plus de vingt orchestres sont passés déjà à "Makusa" pour s'exprimer. L'artiste musicien Jules Chigar a animé la rumba congolaise à l'occasion de l'anniversaire de "Makusa". Il nous arrive aussi d'organiser des défilés de mode, surtout de mettre l'action sur la cuisine congolaise », a expliqué Didyme Essebo.

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