Maroc: Le déficit budgétaire à plus de 20 milliards de DH à fin mai

Le Maroc a vu de nouveau son déficit budgétaire se détériorer pour atteindre 20,3 milliards de dirhams (MMDH) à fin mai 2023 contre un déficit budgétaire de 14,5 MMDH un an auparavant.

Il a progressé de 40% en mai dernier, soit près de 6 MMDH de plus que l'an dernier à la même époque, selon les données publiées récemment par la Trésorerie générale du Royaume (TGR).

Dans son bulletin mensuel de statistiques des finances publiques (BMSFP) du mois de mai 2023, la Trésorerie générale précise que ce nouveau déficit tient compte d'un solde positif de 22,7 MMDH dégagé par les comptes spéciaux du Trésor (CST) et les services de l'Etat gérés de manière autonome (SEGMA).

A titre de rappel, à la même période de l'année dernière, le déficit du Trésor (14,5 MMDH) avait tenu compte d'un solde positif de 27,4 MMDH dégagé par les CST et les SEGMA.

Dans le détail, les recettes ordinaires brutes se sont établies à 126,1 MMDH contre 116,2 MMDH à fin mai 2022, soit une hausse de 8,5% correspondant à +9,8 MMDH, suite à « l'augmentation des impôts directs de 5%, des droits de douane de 10,4%, des impôts indirects de 2,5%, des droits d'enregistrement et de timbre de 12,9% et des recettes non fiscales de 55,7% », a indiqué la TGR.

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En augmentation de 4,8% équivalant à +5,2 MMDH, les recettes fiscales brutes ont été de 113 MMDH contre 107,9 MMDH à fin mai 2022, d'après les chiffres de la Trésorerie générale qui justifie cette évolution par la hausse des recettes douanières de 1,4% et de la fiscalité domestique de 6,1%.

Quant aux recettes non fiscales, elles ont été de 13,1 MMDH contre 8,4 MMDH un an auparavant, en augmentation de 55,7% (+4,7 MMDH), selon le bulletin mensuel de statistiques des finances publiques du mois dernier.

La hausse des recettes non fiscales s'explique notamment par l'augmentation des versements des comptes spéciaux du Trésor au budget général (7.030 MDH contre 2.556 MDH), des fonds de concours (972 MDH contre 347 MDH) et des recettes en atténuation des dépenses de la dette (503 MDH contre 300 MDH), conjuguée à la diminution des recettes de monopoles (2.958 MDH contre 3.736 MDH).

Concernant les dépenses émises au titre du budget général, la situation provisoire des charges et ressources du Trésor arrêtée à fin mai 2023 montre qu'elles ont été de 210 MMDH à fin mai 2023.

Les dépenses ont ainsi progressé de 12,4% par rapport à leur niveau à fin mai 2022, « en raison de l'augmentation de 3,2% des dépenses de fonctionnement, de 15,9% des dépenses d'investissement et de 35,9% des charges de la dette budgétisée », selon les explications de la TGR.

A propos des charges de la dette budgétisée qui ont bondi de 35,9%, la Trésorerie générale l'attribue à la hausse de 42,5% des remboursements du principal (40,9 MMDH contre 28,7 MMDH) et de 18,7% des intérêts de la dette (13 MMDH contre 10,9 MMDH).

Toujours selon la TGR, à fin mai 2023, « les engagements de dépenses, y compris celles non soumises au visa préalable d'engagement, se sont élevés à 330,9 MMDH ». Ce qui, a-t-elle précisé, a représenté un taux global d'engagement de 45%, soit le même niveau à fin mai 2022 et un taux d'émission sur engagements de 79%, soit le même niveau un an auparavant.

A noter que les recettes des comptes spéciaux du Trésor ont atteint 71,5 MMDH durant la même période et que celles-ci ont tenu « compte des versements reçus des charges communes d'investissement du budget général pour 15,5 MMDH contre 14,3 MMDH à fin mai 2022 », comme l'a indiqué la TGR.

Intégrant la part des CST au titre des remboursements, dégrèvements et restitutions fiscaux pour 1,5 MMDH, les dépenses émises ont été de 49,6 MMDH, a souligné la même source déduisant que le solde de l'ensemble des comptes spéciaux du Trésor s'est élevé à 21,9 MMDH.

S'agissant des services de l'Etat gérés de manière autonome, les recettes ont augmenté de 78,6% pour atteindre 1,10 MMDH contre 617 MDH à fin mai 2022 ; tandis que les dépenses se sont élevées à 356 MDH à fin mai 2023 contre 312 MDH un an auparavant, soit +14,1%.

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