Afrique: Musique - 'Rumba mokili mobimba' passe de la Place du 30-juin au Palais du peuple

Le grand festival jusqu'ici tenu à l'ex-Place de la gare, au bout du Boulevard du 30-juin, indexé d'être trop sélect pour plusieurs, se popularise en se tenant cette année à l'esplanade du siège du Parlement, du 30 juin au 2 juillet.

L'esplanade du Palais du peuple a jusqu'ici accueilli divers événements d'envergure. Le cadre se prête bien à la célébration populaire de la rumba qui s'annonce pour la fin de ce mois. Dans ce lieu, "Rumba mokili mobimba" devrait drainer plus de monde que la dernière édition. Du reste, rappelons-le, les trois journées festives organisées l'an dernier à la Place du 30-juin avaient la visée légitime de valoriser et de pérenniser la rumba inscrite comme patrimoine culturel immatériel de l'humanité, quelques six mois plus tôt.

La prochaine édition devrait, plus que la dernière, mieux remplir cet office, eu égard à la capacité d'accueil du lieu et de sa localisation. Situé en plein Lingwala, son gros avantage c'est sa proximité avec les communes de Gombe, Kinshasa, Barumbu, Kalamu et Kasa-Vubu dont les quartiers sont parmi les plus chauds de la capitale.

Par ailleurs, rappelle Didier M'Pambia, ce n'est pas par hasard que les deux plus grands festivals dédiés à la rumba, à savoir le Festival international de la rumba et de l'élégance (Fire) et Rumba parade ont créé le concept "Rumba mokili mobimba". En effet, « ils se sont mis ensemble dans la vision de tenir un événement qui replace Kinshasa, la République démocratique du Congo, dans la carte continentale et internationale », a expliqué l'initiateur de Fire.

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Co-organisateur, avec le tandem Institut national des arts et Délégation Wallonie-Bruxelles, Didier M'Pambia veut qu'il soit « un événement qui deviendrait une référence dans l'univers musical, à l'instar du Fespaco », tenu pour l'un des plus grands festivals de cinéma africain et faisant de Ouagadougou la capitale du cinéma continental depuis plus de deux décennies. Ou encore, qu'il gagne en notoriété comme le Festival des musiques urbaines d'Anoumabo, créé en 2008, à Abidjan, qui réunit tous les ans d'importants artistes contemporains d'Afrique et du monde entier.

Une manifestation culturelle et touristique

"Rumba mokili mobimba", a confié Didier M'Pambia, nourrit l'ambition de devenir cet événement de référence susceptible « d'attirer plusieurs artistes à travers le monde autour de la rumba et ses corollaires ». Une manifestation culturelle et touristique où, explique-t-il, « la gastronomie, le design ou stylisme, les arts divers, plastiques et de la scène ainsi que la musique » sont réunis et explorés diversement.

Un festival qui accueille les artistes et acteurs culturels de partout. Ce, en considérant que « la rumba partie du Kongo a voyagé à travers le monde, s'est revêtue de plusieurs robes». Elle est dès lors autant prisée « à Cuba, en Colombie, au Guatemala qu'en Espagne », a-t-il dit. Aussi, « un groupe de flamenca prestera à "Rumba mokili mobimba", cette édition partant du fait qu'elle est une musique soeur de la rumba ». Notons qu'il existe la rumba flamenca, reconnue comme une des formes du flamenca.

Didier M'Pambia a évoqué la possibilité de tenir « un événement qui soit réellement rentable. Qu'il rapporte non seulement aux artistes, les intermittents qui y travaillent, et à l'État congolais ». Pour le promoteur de Fire, il est légitime de « faire de "Rumba mokili mobimba" une sorte de plateforme pour les artistes, journalistes, touristes et qu'il soit véritablement productif, rapporte de l'argent au pays ». Il lui semble que sa pensée n'est pas toujours partagée ou du moins pas dans la même mesure qu'il le souhaite. « J'ai l'impression que cette vision n'est pas comprise. Pourtant, il ne faut pas continuellement compter sur les sponsors, l'État devrait s'impliquer comme le font les autres pays dont les événements se sont imposés au niveau continental », a-t-il dit. Il est impératif de procéder de la sorte. « C'est de cette façon que nous pourrions avoir un seul grand événement de référence au lieu d'en multiplier. Ces événements sont certes bons, mais n'ont hélas aucune portée internationale », a-t-il soutenu.

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